Révision de stratégie [FINI]

Il est 8h 30 quand je descend du septième étage en direction de la salle à manger. Dans le couloir, je croise deux carrières. Les garçons du Deux et du Quatre, il me semble. Mon sang se glace une brève seconde, puis je me rappelle qu' aucun des deux n' a le droit de m' attaquer avant le début des Jeux. J' affiche donc un air de royale indifférence et je passe mon chemin sans un regard, essayant d' évaluer le taux de jubilation qu' ils auraient à m' éventrer sur place. A parier que ces deux là auront conclu une alliance! Même s' ils ne semblent pas très bien s' entendre...
La salle à manger est presque vide et je me dirige aussitôt vers le chariot de nourriture fumante. Je remplis mon plateau, qui croule bientôt sous les pommes sautées, les côtes d' agneau, la salade de crevettes, la mousse aux agrumes, les tranches de pastèques, le chocolat aux noix et une délicieuse boisson qui s' appelle "nectar de poire". Je ne sais pas très bien s' il y a des caméras dans la salle, mais on ne sais jamais: même si j' ai très peu d' espoir du coté des sponsors, c' est peut-être le moment de me faire bien voir! Je décide donc de jouer la fille sûre d' elle et je ramasse mon plateau. Au même moment je bute dans le tapis, mon plateau m' échappe des mains et s' écrase sur le sol dans un bruit fracassant.
Sans commentaire.
Aussitôt, un seviteur du Capitole (mais d' ou sort-il ? ) se précipite pour ramasser les débris.
Quand je gagne enfin la petite table du fond, j' ai très chaud à la tête.
Une fois assise, je suis rattrapée par les pensées qui me trottent dans la tête depuis la veille.
Je pensais faire cavalier seul, dans l' arène. Dans les éditions antérieures des Jeux, bon nombre de tributs sont morts des suites d' une trahison. Comment savoir en qui on peut avoir confiance?
Je suis douée pour me faire oublier, au moins jusqu' à un certain point. Mais pourrai-je survivre aux Jeux sans présence humaine à mes cotés, même si l' alliance n' est que provisoire ? Et qui sait qu' on s' en sort dix fois mieux à plusieurs...
Il faudrait déjà que je passe le bain de sang de la Corne d' Abondance. Et la terreur me reprend. Je me vois, le cou tranché par l' épée d' un carrière sur le sable de l' arène. Je me souviens d' un garçon de mon district dont le petit frère et la petite soeur ont été tirés au sort la même année... Aucun des deux n' a atteint la forêt. Maudit district Sept. A cet instant, je hais le Capitole de toutes les cellules de mon corps. Je hais les carrières, ces fayots prétentieux des autorités.
Ils seraient capables de trahir n' importe quel allié pour devenir riches. Moi, je ne le pourrai pas. Mourir avec le poids de la trahison sur les épaules, ou pire, gagner et vivre avec le restant de ses jours... Malgré ma tendance à ruser, je suis honnête. Si je romps une alliance, ce sera d' un commun accord. Mais je ne connais personne ici.
Quitte à mourir, je voudrais que ce soit mon partenaire de district qui gagne, ma famille en profiterais un peu. Un peu. Sauf que je l' ai perdu de vue hier au soir. Je parcours la salle des yeux. A une table,il y a les deux tributs du Cinq. A moins que ce ne soit ceux du Onze, je ne sais plus. En tous les cas, je me vois mal m' incruster. Nous sommes tous dans le même maudit bateau.
Je baisse les yeux sur mon plateau. Un arôme délicieux s' en échappe. J' aimerai me dire que j' ai une chance, que je ne laisserai pas un carrière me tuer, qu' avec des armes adaptées je pourrai me défendre...
Mais je ne parviens qu' à ruminer ma hargne. Je ne veux plus penser à mon district, à ma famille. Je ne veux plus penser à l' arène. Alors je redresse la tête et c' est avec une froide dignité que je commence à m' empiffrer.

Je me tourne dans mon lit, une fois de plus. je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. C'est donc avec soulagement que j'accueille la lumière du jour. C'est bien vrai, les choses semblent tout de suite moins sinistres quand il ne fait plus nuit. Je me lève, crevée mais bien décidée a ne pas me laisser manipuler par le Capitole. C'est déjà fait, me direz vous. Mais bon, autant rester positif...
Je m'approche de la fenêtre, tire les rideaux et observe le paysage. Tout est très coloré, extravagant, haut et remarquable, mais le tout est trop... artificiel. On dirait une maquette.
Je me passe un coup d'eau sur la figure, histoire de finir de me réveiller (même si je ne m'étais pas endormie...), et enfile la robe de ma mère, celle que je portais le jour de la moisson. Je ne sais pas vraiment quoi mettre d'autre...
Après un (très) rapide coup de brosse, j'accède a la requête de mon estomac qui proteste bruyamment depuis un moment, et je descend histoire de déjeuner. J'ai déjà pu la veille au soir avoir un aperçu de la merveilleuse nourriture du capitole... Et ce doit être une de ses seuls avantages. Mais un de taille.
De nature claustrophobe, je préfère l'escalier a l'ascenseur, mais, ici, il n'y en a pas. C'est donc avec un sentiment d'oppressement -qui, une fois dans l'arène, ne me quitterait plus, mais pour d'autres raisons- que je fais le court trajet qui me sépare du réfectoire.
Il y a déjà quelques personnes attablées, malgré l'heure matinale. Je repère en particulier deux tributs du même district- lequel ? Je ne me souviens plus - , ainsi que deux garçons, dans le genre grosse brutes, sûrement des carrières. cette idée me fait sourire. moi aussi, a ma façon, je suis une carrière. En tout cas, dans mon district, l'entrainement dont j'ai bénéficié est sûrement une première. D'accord, j'ai sacrifié pas mal d'heures de sommeil, mais ça n'aura pas été inutile, la preuve. Mais revenons a nos moutons. Il y a aussi une jeune fille, un peu plus vieille que moi sans doute.
Mais je me retourne vers ce qui m'interesse le plus : le buffet.
Je remplis à ras-bord un bol de ce qu'on appelle le chocolat - jamais gouté - , et choisis quelques tranches de pains étranges et tous differents. Ceux des differents districts, je suppose. Par contre, j'évite soigneusement celui qui a une légère teinte verte - sûre qu'il y a un truc pas net dedans.
Je séléctionne ensuite plusieurs fruits, dont deux ou trois dont je n'imaginais même pas l'existence.
Pour completer ce copieux plateau, un croissant et un verre d'un liquide orange vif. Bon, on verra bien.
Quand vient le moement de s'asseoir, j'hésite un peu : la fille seule, est-e que j m'installe à sa table ? ce serait peut-être bien de faire un peu connaissance, histoire de savoir a quoi s'attendre une fois dans l'arène. Mais je veux en dévoiler le moins possible sur moi et je suppose que c'est réciproque.
Je pèse le pour et le contre, et finalement, conclus : je vais lui demander, et pour ne rien lui dire sur moi, m'inventer une fausse vie, une fausse façon d'être. Oui, c'est bien ça. Enfin, faut encore qu'elle soit d'accord. Je prends un air résolument sûr de lui, un peu arraogant, mais pas trop pour ne pas agacer tout de même. Voila, parfois. J'espère qu'elle n'aura pas pas remarqué ma "métamorphose".

-Salut ! Tu es toute seule ?

C' est impossible !Je fixe mon plateau perplexe. Puis ma raison vient à mon secours: non, ce n' est pas lui qui vient de me parler. Je lève la tête. J' étais tellement absorbée par mon repas que je n' ai pas remarqué la fille de petite taille aux longs cheveux noirs qui se tient devant moi. Aussitôt, plusieurs choses me frappent:
1. Son âge: elle paraît avoir douze ans tout au plus, mais peut-être me trompai-je.
2. L' absurdité de sa question: bien sûr que je suis toute seule ! Et si elle vient me parler, c' est qu' elle l' est également.
Je suis surprise, je dois l' avouer. Et prise au dépourvu. Faute d' une réponse plus spirituelle, j' articule en lui désignant la chaise qui me fait face:

Oui. Assieds-toi, si tu veux.

Je la regarde dans les yeux. Je ne veux pas lui faire peur,mais c' est mon habitude avec tout le monde. De plus, j' ai envie de savoir réellement à qui j' ai affaire. Je la détaille. Rien dans son apparence ne m' indique qu' il faut me méfier d' elle. Une gamine si jeune tirée au sort, c' est abject. Mon instinct me pousserait à la protéger, ce qui est peut-être un grave problème...
Qui est- elle d' ailleurs ? Je ratisse ma mémoire. Aucun souvenir d' elle pendant la cérémonie d' ouverture, mais il me semble bien l' avoir vue lors du résumé de la Moisson. Mais quel district ? Là, je sèche.
Grrrr...Pendant quelques affreuses secondes, j' en viens à regretter de lui avoir parlé. Dans moins d' une semaine, nous serons des adversaires mortelles. Mais c' est trop tard. De toute façon, ne venais-je pas à l' instant d' espérer me faire un ami ? Le nombre de choses que je sais d' elle étant inférieur ou égal à zéro, je prends des risques, mais qu' ai-je à perdre ? Oh et puis zut ! J' ai été désignée pour les Hunger Games. Il me reste 10 jours à vivre, si ce n' est moins. Je ne laisserai pas les Jeux me les pourrir jusqu' au bout. Je décide donc de me montrer aimable avec elle,mais c' est elle qui est venue me voir et je suis résolue à la laisser parler en premier.

Elle me regarde dans les yeux, et un soupcon d'aprehension parcoure mon échine, mais j'obtempère tout de même. sans rien faire paraître de ma gêne, je lui lance un grand sourire et, d'un trait, sans même respirer, je lui sort :

-Enchantée, Hirondelle Flayka, District Onze.

Voila, c'est dit. Bon, je suppose que je ne risque rien à lui dire mon nom, de toute façon elle se débrouillera bien pour le savoir un jour ou l'autre. ET puis je pourrais savoir le sien. Elle n'as pas l'air trop hostile, c'est déjà ça...
Je pose mon plateau et attanque lentement mon petit déjeuner, savourant chaque bouchée et mesurant la cruauté du capitole de nous laisser subsister a grand peine avec du pain noir, dur et mauvais, alors qu'ils ont toutes ces merveilles en abondance...
J'attaque le chocolat avec délectation : Vraiment délicieux !
Je souris a la jeune fille en façe de moi, mais... et ben oui, je l'avoue, je trouve VRAIMENT mon petit déjeuner plus interessant que la fille en façe de moi. Vous m'en voulez pas pour ça, si ?
J'observe attentivement la jeune fille, une fois un peu rassasiée. Pas beaucoup plus grande que moi, mais quand même un peu à cause de son âge que j'estime à 15-16 ans, toute en muscles, les cheveux oscillant entre bruns et roux, des traits fins.... Je ne suis pas beaucoup plus avancée, je ne sais pas vraiment ce que je cherchais sur son visage : une lueur meutrière dans son regard ? de la compassion, peut-être ? Non, on est tous dan sle même bateau. Finalement, je me sens mal a l'aise et j'en viens à penser que ce n'était pas une si bonne idée que ça de m'asseoir a sa table... Mais maintenant c'est trop tard, de toute façon.

(Désolée, pas très long, mais je me suis coupé au doigt alors j'ai du mal a taper au clavier ^^)

HS: (et oui, je ne fait que passer mais je controle quand même pour voir si tout vas bien) Espacez un peu plus vos textes par pitié! C'est un vrai supplice pour les yeux. (moi et Suo avons pour but d'au moins garder un oeil sur chaque sujet qui sera lancer) Cette remarque n'est bien sur pas à prendre avec méchanceté, je pense juste qu'il faut être ferme lorsqu'on fait une remarque pour être sure de se faire entendre =)

Hirondelle ! Quel joli nom ! Ils ont vraiment de drôles d' idées dans le district Onze.

District Onze... J' aurais dû m' en douter, à voir ses cheveux noirs et sa peau bronzée caractéristiques. Rien à voir avec mes mèches acajou et mon teint pâle ! Dans le district Sept, le soleil passe rarement à travers le feuillage de la forêt...

Apparemment, elle est aussi déterminée que moi à prendre quelques kilos avant les Jeux. Je profite qu' elle ait le nez dans son chocolat pour reprendre mon observation. Elle est souriante. Et elle a un petit air volontaire qui me plaît. J' ai horreur des léthargiques ! On pourrait croire que la plupart des enfants des districts ont le caractère forgé par l' habitude de la survie, mais combien se laissent mourir sans combattre dès le coup de gong, découragés par la concurrence ? Si la suite prouve qu' elle n' est pas du genre à se laisser abattre, elle montera nettement dans mon estime. Quitte à avoir un ami, autant que ça en vaille la peine...

Puis je grimace intérieurement. Hirondelle.

L' hirondelle est un oiseau qui sort de son nid les soirs d' automne, chez moi, dans le district Sept. Après la journée de travail, au crépuscule, je montais en haut de mon arbre et je regardais, seule ou avec lui, leur vol gracieux, leurs longues queues effilées dessinant des sillons dans la fumée s' échappant des maisons de bûcherons... Et je sens à nouveau la brise tiède du soir, le calme, l' odeur du feu de bois...

Stop ! J' ai décrété dans le train que j' enfermais mon passé derrière une porte close. Interdit de la rouvrir. Je refoule donc la pernicieuse vague de nostalgie qui s' insinue en moi et je tente de reprendre le fil de mes présentes activités. Je suis en train de manger et ... oui c' est ça, elle m' a dit qu' elle s' appelait Hirondelle Flayka. Ca lui va remarquablement, il faut bien le dire. Maintenant, je vais devoir lui décliner mon nom de bûcheronne...

-Rita Andrea. District Sept.

Pourvu qu' elle ne me fasse pas la blague de confondre mon nom et mon prénom, parce que là, je migre à l' autre bout de la salle! Ca m' a suffisamment porté malheur le jour de la Moisson.

Je me demande un peu de quoi nous allons bien pouvoir parler, maintenant. Pas de nos districts. Je n' ai aucune envie de réveiller mes souvenirs et je suppose que c' est réciproque. Pourtant, si je veux la connaître, il faudra bien aborder ces douloureux sujets, de mon côté comme du sien. De plus, c' est tout dans mon intérêt d' en apprendre le plus possible sur elle , qu' elle devienne une alliée ou une ennemie.
Bon. Je veux bien faire un effort si elle en fait un.

La seule réflexion qui me viens à l' esprit la concernant me fait sourire. Je lui souris donc, sincèrement, en la regardant toujours dans les yeux, et je lui demande:

-Tu n' as pas peur d' éclater avec tout ce que tu as sur ton plateau ?

Par rapport à la description que tu fais de Rita dans ton précédent sujet, ça me rappelle que j' ai oublié de changer quelques détails dans la présentation. En fait, elle est décrite "musclée" parce qu' à l' origine, elle était une carrière. Ce n' est plus le cas. Donc avec les nouvelles compétences, ce n' est pas très cohérent parce qu' elle a (je crois) 2/6 en force seulement. Je vais changer ça illico presto. ^^ Et "il", c' est son petit ami au district Sept. Pour plus de détails, voir la présentation.

District sept. Je me souviens malgré moi de mes quelques années d'école. District sept, celui des bûcherons. Celui qui a pour métier d'assasiner les arbres. Mais je ne fais aucun commentare te lui souris.
Rita Andréa... drôle de nom. OU drôles de Prénoms. peut-être qu'elle en a deux ? Ou alors y en a un des deux qui est son nom de famille ? mais lequel ?
De toute façon, ce n'est pas bien important. Pour cette conversation, je n'aurais qu'à l'appeler "Tu". C'est bien plus simple.
Sa réfléxion suivante me fait baisser les yeux sur mon plateau. Oui, en effet. La manière dont elle l'a dit ne m'a pas beaucoup plu, mais je ne lui fais pas remarqer par poiltesse. Je préfère rétorquer d'un ton aussi joyeux que possible dans ces circonstances :

-Et toi, tu t'es vu ?

Quelle idée de manger des côtes d'agneau au petit déjeuner. L'odeur de la viande fumante me soulève le coeur. Non, ce n'est vraiment pour moi de manger ce genre de truc a cette heure là. enfin, quand c'est possible. Dans l'arène, je ne ferais pas la difficile.
Je finis mon chocolat avec délice et me lèche les babines. Dans l'arène, les sponsors pourraient-ils m'en ammener ? Un thermos de chocolat ? Non ?

Je me demande à peine si sa réplique est aggressive ou non. Ca n' en a pas l' air. De toute manière, elle a raison. N' importe qui verrait mon plateau pourrait se demander si je compte le finir avant après-demain soir...
Alors j' éclate de rire.

-Non, je ne me suis pas vue, et je ne préfère pas !

C' était un peu exagéré. Je suis très propre. C' est la règle numéro un pour la survie dans la forêt. Sinon, on se fait rapidement grignoter par toutes sortes de maladies et d' infections... Par conséquent, pas une goutte de jus de viande n' est sortie de mon assiette !

Remarque... Je sais que je peux avaler des quantités ahurissantes quand j' ai faim, mais ça ne doit pas être aussi évident quand on vient du district Onze. Surtout à cause de la viande. Alors que le gibier à toujours constitué ma principale source de nourriture, elle a dû se nourrir de baies et de légumes pendant toute sa vie...

Je savoure mon verre de nectar. Je sens approcher le moment décisif, qui déterminera notre amitié ou notre séparation. Franchement, à ce stade, ça m' est égal. Si elle se levait de table pour ne plus m' adresser la parole, ça ne changerait pas grand chose. Il me suffirait de laisser quelqu' un d' autre l' éliminer à ma place...

En revanche, si nous restons ensemble, c' est fini. Nous serons alliées dans l' arène. Comment pourrai-je laisser assassiner sous mes yeux sans réagir la petite fille avec laquelle j' ai parlé dans la salle à manger ?

Enfin, je n' oublie pas la prudence. Peut-être qu' elle me cache son jeu depuis le début. Je ne fais pas facilement confiance aux gens, et nous allons participer aux Hunger Games. Double justification de ma méfiance.
Avec sa connaissance des plantes que je suppose impressionnante et mon habileté au lancer de hâches et de couteaux, on ferait une équipe solide...

Seulement, voilà... Sa victoire, si je meurs, n' apportera rien à mon district. L' idée de former une meute avec mon partenaire et elle me traverse l' esprit mais je ne peux pas lui imposer un garçon qu' elle ne connaît pas . Et que je ne connais même pas moi-même, d' ailleurs. Donc pourquoi m' allierais-je avec elle ? Je décide de me montrer plus maligne pour savoir ce qu' elle a réellement dans le ventre. A part du chocolat, bien sûr. Si ma question n' a en apparence rien à voir avec la conversation, c' est du calculé au millimètre.

-C' est agréable de rencontrer quelqu' un d' un autre district...

Je l'observe. Oh, ça va. A part que je me demande bien où elle arrive a mettre tout ce qu'elle est censé ingurgiter. C'est impressionnt, me dis-je avec un sourire intérieur.
Je commence a éplucher un des fruits- d'ailleurs je galère un peu - et cherche quoi répliquer. Ne trouvant pas, je décide qu'il est plius sage de garder le silence, de toute façon.

Peu a peu, la salle se peuple. Tout le monde n'est pas aussi matinal que nous, mais bon. personellement, je préferais quand tout était calme et silencieux.
Deux tributs masculins chahutent - comment peuvent-ils dans de pareille circonstances ? J'ai plus envie de pleurer que de rire-, plusieurs filles discutent comme des pies, un couple du même district restent ensemble dan leur coins, ceux qui sont à coup sûr des carrières investissent une table bruyamment...
Je me reporte sur mon interlocutrice. Je la jeauge discretement. Elle vient d'un district de bûcherons, elle doit être résistante, puissante, endurante, et manier la hâche a la perfection... Enfin, c'est pour moi le stereotype qui me vient a l'esprit. Et je songe que ça ferait uen combinaison assez explosive avec mon agilité, ma petite taille, ma capacité à grimper dans les arbres et ma connaissance plutôt approfondie des plantes.
Elle doit savoir chasser, je sais cueillir. Elle sait se battre, je métrise à la perfection l'art de la dissimulation.
Même si tout nous sépare, je serais prête a parier qu'une alliance nous serait très favorable, a toutes les deux. J'essaye de ne pas penser au fait que je serais probablement obligée de me battre au 1 contre 1 avec une personne avec qui j'aurais sympathisé...
Après avoir entendu sa remarque, bien evidemment déstinée a me manipuler - je ne sais pas mentir, mais je ne suis pas crédule pour autant-, je décide d'entrer dans son jeu, en n'essayant de ne pas me mettre à bafouiller au premier mot malhonnête que je prononcerais.

-Oui, je trouve aussi. Et puis, je sais a peine a quoi ressemble le tribut masculin de mon district.

Je jette un regard a la ronde.

-Je ne le vois nul part. Il doit faire la grasse mat', pour une fois que c'est possible !

J'essaye de prendre notre statut de tributs de façon positive, mais je nr crois pas avoir l'air très convaincue par ce que je viens de dire...

Ouf ! Elle n' a pas réagi comme je l' avais craint, ce qui est la meilleure nouvelle de la journée. Bon. Je crois que nous partons enfin sur de bonnes bases. Je suppose qu' en venant me parler, elle avait déjà une idée d' alliance en tête.
Elle doit être au moins aussi agile que moi pour grimper à l' arbre. Nous pourrions nous organiser une petite vie dans les branches pas trop désagréable ! Et (cette pensée me redonne un regain d' espoir) nous ne serions même pas obligées d' en descendre ! Sauf si les Juges s' en mêlent, bien entendu. Et s'il y a de la forêt,ce qui est quasiment certain.
Soudain, je nous vois, sautant d' arbre en arbre, abattant les tributs imprudents passant au pied de nos cachettes... Je me souffle de ne pas m' emballer. Ca ne sera pas si simple. Mais bon, au moins, nous ne sommes pas condamnées...

C' est dit, je lui fait confiance à partir de maintenant, si elle me prouve tout de suite qu' elle est sincère avec moi. Qu' elle ne me cache pas sa vraie personnalité. Il ne s' agirait pas d' avoir des surprises au dernier moment...
Il me faut suggérer mon idée, mais de manière détournée, car nous sommes peut-être sur écoute, et les autres tributs ne sont pas loin... Alors je murmure:

-Il faut le comprendre... C' est vrai que les lits sont beaucoup plus agréables que chez nous. J' habitais dans un arbre, au district Sept...

Ca peut-être très confortable, un arbre. Là n' est pas la question. Et mon petit doigt me dit qu' elle aura saisi le message...

Sa remarque me fait sourire, mais me laisse songeuse, aussi. Elle semble sincère et prête a partir sur de bonnes bases. Pour ça, le mieux c'est l'honnêteté. mais lui dévoiler mon "secret " dès notre première rencontre ?
Entre deux bouchées de pain copieusement tartiné de beurre, j'opte pour une demi-vérité;

-Oui. Même si je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit...

En plus de l'angoisse, il y a aussi mon horloge biologique quelque peu... décalée par mes petites sorties nocturnes. J'ai l'habitude de me coucher très tôt, de dormir jusqu'a minuit environ, pour me recoucher a quatre heures du matin. Ce qui est assez... inhabituel.
Ensuite, j'aprends avec un sourire qu'elle dort dans des arbres. Les arbres sont mes amis. mais je ne sais pas comment elle peut tuer les arbres toute la journée et les squater la nuit. Elle n'a pas peur qu'ils la trahissent ? Moi, je ne leur fait jamais aucun mal. Je les cultive et les soigne avec amour, puis cueille leurs fruits. Ca au moins ne leur fait pas mal...

-Tu dors dans un arbre ? C edoit être génial...

C'est vrai, je l'envie un peu. C'est là que je décide de lui dévoiler mon secret a demis-mots.

-Moi aussi je passais la nuit dans les arbres...

Pas exactement de la même manière qu'elle, certes. Disons que c'était un peu plus... musclé.
Ce sont eux qui m'ont appris a voler de branche en branche, a me camoufler dans leur feuillage, eux qui m'ont consolé à la mort de mon père... Je dois beaucoup aux arbres, et je compte bien avoir pour amis ceux de l'arène.

Je le savais. En fait, je savais plusieurs choses. Ou du moins, je m' en doutais.
D' abord, qu' elle vivait dans les arbres. Ensuite, qu' elle est angoissée par les Jeux. Pas la peine de frimer, je le suis aussi. Plus que je ne voudrais l' avouer, même si il n' y a rien de plus normal.
Par contre, j' ignore pourquoi je lis du reproche dans son regard, quand je lui parle des arbres. J' espère mal l' interpréter en pensant que c' est de la jalousie parce qu' on partage le même habitat... Ce serait stupide, c' est un atout pour nous !

Mais j' en ai marre. Des tergiversations et des sous- entendus.
Je murmure:

-Bon, ça suffit. Alliées ?

Elle ne pourra pas me reprocher un manque de clarté. Mais soudain, une idée me glace, et j' ajoute:

-Je veux bien m' allier avec toi, mais à une condition.

Au moins, elle a le mérite d'être franche. J'aime plutôt ça. Aliées ? Je réfléchis pour la forme, mais ma décision est déjà prise depis longtemps : alliées.
Je pensais ça... juste avant qu'elle parle de conditions. Les conditions, c'est toujours dangereux. Toujours. Que va-t-elle pouvoir me demander ? Je réfléchis, mais je ne vois pas. A part de ne pas l'assassiner dans son dos, mais de toute façon j'en avais pas l'intention. Et puis, je trouve un peu gonflé de proposer une idée ET de poser des conditions. De toute façon, je peux très bien refuser.
Mais je ne le ferais pas. Par contre, ça m'agaçe un peu qu'elle ait ainsi coupé la discussion, je préfère mieux cerner le personnage avant de me lancer. mais bon, quand on est acculé par les événement, il faut bien faire un choix. Toujours.
J'épluche un nouveau fruit, inconnu au bataillon celui là, pourtant c'est nous qui sommes censé les cultiver, chai aps d'où ils les sortent ceux-là... mais c'est rudement bon.

-Tu as parlé d'une condition. Alors arrête de faire dûrer le suspens. Ah, et histoire de t'économiser de la salive :
Non, je ne te planterais pas un couteau dans le dos dès que tu me regarderas pas
Non, je ne vendrais pas tes points faibles aux ennemis en échange de nourriture
Non, je en te lécherais pas les pieds.

A part ça, je pense qu'il ne devrait pas y avoir de problèmes. Enfin... Tant que c'est réciproque !

Méfiance, mon amie... Je fis un grand sourire a la jeune fille en façe de moi, peut-être un peu ironique. Mais pour le peu que je connaisse d'elle, je ne pense pas qu'elle prendra mal mon insolente réplique. Qui est très vraie, d'ailleurs.
Curieuse, je lui demande avec un sourire dans la voix :

-Au fait... Tu as quel âge ? Juste pour savoir.

Je pense que, même si elle ne me sous-estime pas, elle me prend pour une gamine. Et qu'elle est un peu plus vieille que moi. pas de beaucoup. Un ou deux ans tout au plus.

Sa réaction ne me serait même pas venue à l' idée. Elle m' arrange, d' ailleurs. Elle a posé ses propres règles et ça m' assure qu' elle est honnête. Je prends bien le temps de finir mon verre, et je lui souris.

-Ma condition, c' était : si on survit toutes les deux jusque là, on se sépare au top 6. Ca évitera au maximum un affrontement final entre nous....

Elle est obligée d' accepter. C' est la solution la plus évidente. Ca nous permet de nous entraider suffisamment longtemps et ça nous donne assez de temps pour nous éloigner l' une de l' autre. C' est bien sûr une hypothèse utopique, aucun tribut du district Sept ou Onze n' a vécu jusque là depuis bien des années, mais quitte à se fixer des règles...

Elle m' a demandé mon âge. Je suis surtout très curieuse de savoir le sien. Il y a encore une possibilité que je me sois trompée sur toute la ligne à son sujet, même si je n' y crois plus trop.

-J' ai 16 ans. J' aimerais en avoir deux plus pour ces foutus Jeux. Et toi ?

Elle ne se vexe pas, et, au contraire, me propose une solution très sensée. je commence à envisager l'avenir avec un peu plus de sérénité. pas beaucoup. mais un peu quand même, et c'est déjà ça.
J'attaque le dernier bout de pain, que je tartine avec application au préallable. D'un coup, j'ai beaucoup moins faim. Mais je plaint un peu ma mère et mes neuf soeurs, je me sens coupable de me goifrer tandis qu'elles crèvent la dalle. mais je suppose que je n'ai pas le choix...

-Condition ok.

Même si ça n'arrivera jamais. Mais bon, soyons optimistes...
16 ans. C'est bien ça, je ne m'éais pas trompée. Mais j'ai peur de la surprendre en lui annoncant mon âge. mais bon, j'y peux rien.

-14 ans, et je ne vois pas en quoi en avoir 4 de plus ou même le double m'aiderait. Au contraire !

Au moins, je dis ce que je pense et non pas des idées préfabriquées... Parce que franchement, oui, les gros paquets de muscles sont avantgés dans l'arène, mais faut déjà savoir quoi en faire. je préfère mon petit gabarit qui me permet de me faufiler partout et mon agilité naturelle ainsi que ma capacité a évoluer dans les arbres avec aisance.

-Donc, pour l'alliance, je suppose qu'on parle de stratégie après avoir eu dans l'entraînement un apérçu de nos capacités respectives, qu'en dis tu ?

Je prends un ton très proffessionnel, je préfère qu'on me prenne au sérieux plutôt que pour une gamine.
J'achève mon copieux petit-déjeuner et lui souris, attendant une réponse.

14 ans ! Je me suis fait avoir ! C' est un énorme avantage: personne ne se méfiera d' elle . Ni même de moi. Tiens, tiens, c' est très bon, ça dis donc...

Je sais bien qu' elle pense que n' avoir que 14 ans est un atout, et je me retiens, par respect pour son moral, de lui faire remarquer que les vainqueurs précédents pesaient tous statistiquement entre 55 et 100 kilos... Si on m' avais laissé deux ans de plus, j' aurai eu l' espoir de gagner un peu en puissance, mais là, c' est fini. Je ne dépasserai pas les 50 kilos. Elle non plus, et tant mieux pour elle si ça lui convient.

Bien. Nous commençons à établir un bon contact, même si j' ai bien l' impression qu' elle veut se montrer plus sûre d' elle qu' elle ne l' est. Ca m' énerve un peu. Moi, le trac me noue l' estomac quand je pense aux Jeux, et je n' aurais pas peur de le dire à quelqu' un qui m' a proposé une alliance. Le masque tombe vite de toute façon, la preuve. Et c' est elle qui est venue me voir, non ?
A tous les coups,elle veut me signifier qu' elle veut être prise au sérieux. Au moins, ça confirme qu' elle n' a pas l' intention de jouer la pleurnicharde pour m' assassiner par derrière. C' est déjà ça.
Je suis d' un tempérament optimiste. Et je suis prête à envisager la victoire de l' une de nous deux, si nous devenons vraiment amies. Qui sait ce qu' on peut accomplir avec l' énergie du désespoir... Elle a raison, discuter stratégie s' impose.

-Il ne faut surtout pas qu' on s' approche à 3 mètres l' une de l' autre, à l' entraînement. C' est cuit, sinon. Mes compétences, pas besoin d' un score: je suis douée avec les couteaux et les hâches de lancer. Je me débrouille avec les masses. Je pose des pièges depuis l' âge de 6 ans, alors ça devrait aller, je connais un peu les plantes, et je suis rapide et agile et je grimpe très bien aux arbres. Et je mens pas mal, ça pourrait nous servir à berner notre monde.

Je suis disposée à faire la faible sans cervelle, s' il le faut. Moi, je ne veux pas être prise au sérieux.

Elle souris en apprenant que j'ai 14 ans. Ma fois, s'il n'y a que ça pour lui faire plaisir...
Ne pas s'approcher a trois mètres l'une de l'autre me parait un peu exagéré. Il faut juste qu'on ne reste pas collées l'une a l'autre. parce que deux tributs qui ne se connaissent pas peuvent tout a fait se retrouver par hasard au même stand. Et dans tous les cas on nous aura vu ensemble ce matin.

-Il ne faut pas non plus qu'on paraisse soigneusement s'éviter, ce serait louche. Et rien n'empêche deux tribus qui ne se connaissent pas de parler ensemble, évidemment. Tu as prévu de visiter quels stands, ce matin ? Moi, je compte apprendre à faire de nouveaux noeuds.

J'écoutais ensuite la liste de ses points forts, avant d'annoncer les miens :

-Je suis moi aussi très habile dans les arbres, l'agilité, c'est mon principal point fort. Je sais très bien manier tout ce qui s'apparente de près ou de loin à un couteau ou une dague, et je lance un peu, aussi. Je suis rapide et discrète. Je m'y connais assez bien en plante et pas trop mal en médecine... artisanale, mettons. Je connais quelques petits trucs de survie qui peuvent toujours s'avérer utiles. Je sais bien me camoufle pour passer inaperçue, aussi. Je préfère la fuite et l'esquive, voire tendre des embuscades, que le combat pur et dur qu'affectionnent les carrières.

Tout en finesse, je pense, me remémorant la maxime préférée de mon père lorsqu'il m'enseignait son savoir.
J'échafaude quelques stratégies. Nos points forts sont plutôt similaires, mais nous sommes complémentaires sur certains points. Elle saura se dissimuler à l'ennemi comme moi, mais nous aurons par exemple plus de possibilités de manger, moi sachant quoi cueillir, elle comment chasser. Cela pouvait être une excellente combinaison.

Je l' écoute attentivement. C' est sûr qu' une attitude trop défiante l' une vis à vis de l' autre serait suspecte. Comme cet espèce de jeu entre les carrières du Deux et du Quatre que j' ai remarqué... Je flaire un coup fourré la-dessous. J' hésite un instant à lui en parler, mais c' est trop risqué. Les murs ont des oreilles. Ce sera pour plus tard. Pour nous, il faudrait simplement que l' on cesse de manger ensemble à partir de maintenant. Mais pensons à l' entraînement:

- De toute façon, il nous suffira de ne pas visiter les mêmes ateliers en même temps, ou juste un pour faire naturel... Ok, alors je commencerai par le camouflage. On aura qu' a se trouver ensemble à l' atelier des abris. Je m' y connais pas mal, vu que j' ai construit moi-même ma cabane ou pratiquement...

Par contre, la médecine, pfiou !

J' ajoute, parce que c' est vrai:

-J' aime bien tes compétences. Je veux dire, on a pas mal de points communs. Les plans stratégiques, c' est mon rayon... [/b]

Autant être objectif. Après tant d' années à essayer d' élaborer des plans pour contenter mon estomac...

-Si on combine nos ruses respectives, ça pourrait le faire.

Maintenant, pour qu' elle devienne réellement mon amie, j' aimerais juste savoir si elle a le sens de l' humour. Rire me manque énormément, et autant ajouter un peu de gaîté dans notre quotidien, puisque de toute façon, on a pas le choix, on est forcés de participer aux Jeux.
Mis à part nos discussions de stratégie, ce serait plus que relaxant d' avoir des conversations agréables...

Discussion de stratégie. Il y a un truc qui cloche, mais je n' arrive pas à savoir quoi. Le temps de le trouver, je lui expose ma vision des choses:

-La meilleure tactique jusqu' au début des Jeux (arrête-moi si tu n' est pas de mon avis) c' est de paraître faibles et paumées par rapport aux autres, bien sûr. Enfin je pense. Mais il y a un truc qui pourrait nous faire paraître plus faibles encore : c' est d' essayer d' impressionner les carrières sans y arriver. Ce genre de choses, ça fait pitié, non ?
Si j' étais une brutasse comme eux, jamais je ne prendrai au sérieux un gamin qui veut paraître fort. S' il voulait paraître faible, ça pourrait être louche, mais vu comme ça...

Je pense qu' elle comprend ce que je veux dire. Mais j' ajoute précipitament :

-Je ne dis pas qu' il faut aller les provoquer, ça ne sert à rien d' attirer leur attention ! Mais si jamais on se trouve confrontées à eux, ça pourrait marcher.

Pour l' instant c' est tout ce que j' ai à dire. On verra son opinion.
Soudain... je sais ce qui cloche ! Si on ne mange plus ensemble (et c' est impératif) ou va- t-on se réunir avant l' arène pour parler ?
Pas à mon étage. Ni au sien. Pas dans le gymnase. Aux toilettes, on nous verrait... Et j' ai l'illumination.

Le toit du centre d' entraînement.
Alors je lui déclare:

-J' aimerais que tu me donnes ton avis sur tout ce que je viens de dire et aussi, si on pouvait se retrouver... (elle lit sur mes lèvres) sur le toit. Si jamais tu as autre chose à me dire, ce soir, prends des côtes d' agneau au déjeuner. Je saurai qu' il faut que je te retrouve... disons à 21 heures là- haut. Dans mon cas, je prendrai des huîtres, j' en ai gouté dans le train, je déteste ça. Qu' en penses-tu ?

PS: Très joli, ton nouvel avatar ... ^^ Ok ok j' arrête de flooder .

J'ecoute attrntivement ce qu'elle a a me dire, songeant quil faudrait qu'on se sépare rapidement avant que ça deviene louche... Par contre, je ne suis pas tout a fait d'accord avec sa première déclaration.

-Si tu sais construire une cabane, inutile de le montrer ! ET si j'ai besoin de faire une, logiquement, tu seras avec moi. Tu ne préférerais pas plutôt un atelier de combat, ou quelque chose du genre ? Parce que, ok, c'est bien de se planquer et de lancer des couteaux pour abattre les ennemis a chasser, de vivre dans les arbres, de chasser a cueillir, ce devrait être pas trop mal, mais on risque quand même d'avoir affaire un jour ou l'autre à un combat au corps à corps... qu'en dis tu ?

Je ne réponds pas a sa tirade suivante, sinon par un sourire. je la laisserais volontiers faire ce genre de choses. Oui, ça pourrait le faire, je l'avais déjà remarqué depuis longtemps, et puis je n'aurais pas accepté une alliance pour ses beaux yeux.
Par contre, son idée suivante ne m'enchante pas. Et je ne me gène pas pour le lui faire remarquer, avec tact et logique.

-le meilleur moyen pour ne pas se faire remarquer, pour qu'on ne se méfie pas, c'est encore de se fondre dans la masse. Certes, on paraitrait plus faibles en faisant les idiotes, mais de un, ça se remarquerait, de deux faible signifie : cible facile à abattre, autant commencer par ça, et puis si on le fait toutes les deux ça se verra qu'on est de mèche, forcement.

Je suis déjà beaucoup plus pour son idée suivante, mais certains détails peuvent être perfectionnés.

-C'est une très bonne idée ! Mais... déjà, il ets possible que j'ai envie de côtes d'agneau, tant que ce n'est pas au petit déjeuner... Et puis dans tous les cas, ce serait louche si on ne les mangeait pas. Il serait plus judicieux de prendre un jus de fruit. On pourrait le boire, et on ne mourra pas de privations non plus... Sinon Panem serait encore plus remplie de cadavres...

je dis cela d'un ton amer avec un petit sourire en coin.

-Sinon, au diner, ce serait mieux, la situation peut évoluer entre temps, non ? Dan tous les cas, rendez-vous le dernier soir pour discuter de la stratégie à la corne d'abondance. ca te va ?

J' ai pas mal de choses à objecter.

-Je ne compte pas montrer que je sais construire une cabane ! Il y a plein de sortes d' abris, tu sais... Et puis c' est le genre d' atelier qui peut donner des indications sur l' arène: si l' instructeur semble s' attacher à nous apprendre à faire un igloo, on peut se poser certaines questions.
Sinon, ne t' inquiètes pas pour le corps à corps, je compte passer par tous les ateliers, sauf peut-être celui des lancers de couteaux et de hâches. Et je te conseille de ne pas faire d' impasse non plus ! NON je ne serai pas toujours avec toi dans l' arène pour te construire un abri. Je peux mourir, et puis on se séparera de toute manière à un moment donné.

Pour la stratégie, je m' étais exprimée trop vite. Je reprends d' une voix calme :

-Se fondre dans la masse, oui, c' est évident quand on pense aux carrières. Sauf que tu oublies que ce plan sera celui de tous les autres tributs. De sorte que paraître faible ne sera pas forcément convaincant auprès d' eux ! Beaucoup utiliseront cette combine pour dissimuler leur talents (qui peuvent-être redoutables, soit dit en passant) et pourront penser qu' on a eu la même idée.
Ca peut nous être fatal de sous estimer les non- carrières. En conséquence, il nous faut les berner eux aussi. Et ce n' est pas en usant d' une stratégie vieille comme le monde qu' on s' en tirera mieux. Il faut être plus subtil.
C' est mon opinion. Mais je ne sais pas si elle sait très bien mentir... Oh puis, elle n' a qu' a faire comme elle veut, au fond! Je ne vais pas jouer la mère-conseils, elle peut se débrouiller si ça ne lui plaît pas. De toute façon, on en rediscutera.

- Ton idée de jus de fruit, c' est gentil, mais je peux AUSSI en avoir envie n' importe quand. Prends juste un aliment que tu n' aimes pas, je ne vois pas en quoi ce serait particulièrement louche de le laisser dans ton assiette, avec toute la nourriture qu' il y a. Etre prudent ne veut pas dire parano ! Ca m' étonnerait que quelqu' un s' interesse à ce qu' il y a sur ton plateau. Franchement, à ce stade, la tendance est plutôt à se préoccuper de son propre sort que de ce qu' ingèrent les autres...
Bref, oui d' accord pour le rendez-vous le dernier soir. Mais on aura besoin de se voir avant, sûrement...
Alors guette les huîtres !

Je lui adresse un clin d' oeil.
Il va falloir prendre le chemin du gymnase, maintenant.

-Alors, tu me réponds, et puis je quitte la table d' abord, l' air un peu dégoutée par toi, ok ?

Je ne suis pas du tout d'accord avec elle, mais je laisse couler, et réplique calmement :

-Evidemment, c'était juste une façon de parler. Et puis ne t'inquietes pas pour moi, tant qu'il y a un arbre je saurais me debrouiller. Donc, vas-y si tu veux, mais je juges que j'ai une façon plus utile d'exploiter mes trois jours. Je te propose donc la chose suivante : On fait exactement comme si l'autre n'était pas là, on va là où on veut aller, que l'autre soit là ou pas. Ce sera dans tous les cas le plus naturel, tu ne penses pas ?

J'écoute sa réponse suivante en grimaçant. Je commence a avoir mal a la tête....

-Stop ! C'est trop compliqué ton truc. Evidemment, qu'il faut se méfier de tout le monde. Mais la provoc, c'est pas vraiment mon truc, et je suis incapable de mentir de façon cnvaincante. Ecoute, toi, fais le, moi, j'eviterais au maximum de me retrouver confrontée à un carrière. D'accord ?

Je sens que le ton monte et je n'aime pas ça. Je fais tout pour calmer le jeu.

-Bon, si t'as envie de t'empoisonner, vas-y, qu'est-ce que tu veux qe je te dise ? Il est peut-être préferable de trouver une autre sorte de code, sinon on ne va jamais tomber d'accord. Ecoute... que dis-tu de ... s'habiller en vert ?

Je lui fais ensuite un grand sourire moqueur, histoire de jouer la comédie, et lui lance un peu plus fort :

-Ouais, c'est ça, dégage !

Tsss ... Effectivement, ça va être dur de tomber d' accord! Je comprends mal son allusion au poison, je vois pas trop le rapport, mais bon.
Je sais que je suis censée partir, mais je décide de prendre encore quelques minutes pour réagir à sa réponse.

-S' habiller en vert ? Pour l' entraînement? Si tu as un styliste qui te laisse le choix, prête-le-moi ! Le mien m'a imposé le rouge, or je suis en noir, et je sens déjà que ça va faire des histoires.

Je réfléchis. On peut toujours partir du principe qu' un code, quel qu' il soit, peut être démasqué...
Je soupire de lassitude. Je trouvais mon idée aussi utile que discrète, mais cette discussion ne rime à rien. Autant l' abandonner.

-Ok, bon, on a qu' à dire qu' on se retrouve ce soir sur le toît, de toute façon il faut bien qu' on discute de notre premier jour et de nos impressions en ce qui concerne nos adversaires. Je crains qu' il ne soit trop tard si on se contente du dernier soir. On aura qu' a fixer notre prochain rendez-vous à ce moment-là, qu' en penses-tu ?

Avec un peu de chance, elle ne discutera pas, de toute façon c' est la seule solution qu' il nous reste, à moins qu' elle n' en trouve une encore meilleure.
Je n' ai pas du tout aimé le ton de sa dernière réplique, mais je passe outre . Même si je suis assez fière, je ne me vexe pas facilement, elle a de la chance.

-Tu as raison pour la stratégie, adopter la même, ce serait louche et si tu ne sais pas trop jouer la comédie, ça pourrait avoir des conséquences catastrophiques. En fait je parlais d' une attitude générale à l' entraînement ou dans les couloirs jusqu' au début des Jeux, destinée à nous rendre plus faibles encore aux yeux des autres, et non de provocation proprement dite. Mais fais comme tu sens.
De toute façon, dans l' arène, quoiqu' on décide, ça m' étonnerait que les carrières nous laissent le temps de nous exprimer, si on les rencontre.

Je chuchote sur le ton de la plaisanterie:

-En plus, faudrait qu' ils nous comprennent... Finalement, je les sur-estime peut-être. Si on essaie d' être trop malin, ça va leur donner la migraine ! Rien de tel pour décupler leur rogne.

Mon sourire se fige un peu. Une brusque bouffée d' angoisse m' a envahit. Je prends le temps d' inspirer longtemps, longtemps... et d' expirer calmement. Mes idées se rééclaircissent aussitôt.

Ah, je me suis mal exprimé : je pensais plutôt a un accesoire, genre un elastique pour les cheveux. mais il est vrai que ça va être dur. En plus, mon styliste est un horrible vieux clown du capitole dont le manque de gout est absolument impressionnant.
Je lui souris, et acquiesce doucement a ce qu'elle dit. Compris. rendez-vous ce soir.
Sa remarque sur les carrières me fait bien rire aussi, mais je prend un air méprisant pour jouer le jeu, tout en lui faisant un clin d'oeil discret pour qu'elle ne s'inquiete pas. Elle a fait un air bizarre quand je lui ai hurlé dégage. J'espere au moins qu'elle ne l'a pas pris au sérieux ??
Je murmure :

-A ce soir

Je lui fais un petit sourire, puis dis, plus fort :

-Pff... Laisse tomber, tu me dégoutes ! Tu te crois intelligente, peut-être ? Même les mouches par rapport a toi c'est des génies ! Au plaisir de ne plus jamais te revoir, moi j'me casse !

Ca va, j'en fais pas trop, là ? Je me lève, remets mes cheveux en place d'un air supérieur, et pars royalement. Beurk. Une vraie pîmbeche. Je me deteste. Quelle horreur. Je suis super mal a l'aise. Pourv que personne ne m'adresse la parole. Je partirais d'un fou-rire nerveux, c'est sur. Ils vont tous me detester. Ils vont vouloir se débarasser de moi en premier.

La tête pleine de tout ce que je viens d'apprendre, de dire, de voir, de faire, je pose mon plateau machinalement et marche d'un pas mécanique jusqu'à la salle d'entrainement.

(tu réponds et out ?)

(zut j' ai loupé une ligne ! Quand je parlais de la dernière réplique qui n' a pas plus à Rita, c' était quand Hirondelle a dit: si tu veux t empoisonner, etc... mais en fait c' est l' avant dernière. La vraie dernière fait partie du plan, bien sûr ^^)

Elle ne joue pas si mal que ça la comédie, en fait. Si quelqu' un l' avait observée attentivement, il aurait peut-être décelé un léger trouble dans son expression, mais les têtes se sont à peine tournées dans la salle à manger. Juste assez pour que notre plan fonctionne. Je pense. J' espère.
Elle me balance donc son insulte, puis se lève dédaigneusement de manière plus convaincante que prévu. Je la féliciterai plus tard, maintenant, c' est à mon tour.
En réponse, j' éclate d' un rire ouvertement moqueur:

-C' est ça, casse- toi, va pleurnicher dans ton coin, c' est la meilleure idée que t' ai jamais eue !

Autant m' arrêter là. En faire plus serait louche, et le but de cette manoeuvre n' est pas d' attirer l' attention sur nous.
J' attends qu' elle sorte en mâchant insouciamment ma dernière pomme de terre. Je me sens plutôt bien: mon petit déjeuner m' a donné un regain d' énergie, je le fais passer avec un verre d' eau fraîche.
Pendant que la salle se vide, je ramasse mon plateau, qui m' est presque aussitôt arraché des mains par le Muet de service, qui entreprend de m' épousseter consciencieusement. Comme si j' étais sale !
Et j' ai toujours su me tenir droite, merci, pas la peine de me planter la main dans le dos ! Qu' est ce qu' ils ne feraient pas pour nous donner bonne allure pour la télé...
Je me retiens avec violence de ne pas le repousser d' un coup de pied (ce n' est pas de sa faute !) et je prends la direction de la sortie.

J' ai hâte de revoir Hirondelle ce soir. Je répugne à me l' avouer, mais ça fait un bien fou d' avoir fait une connaissance.
A l' entrée du gymnase, je me rencogne derrière la porte le temps de rassembler mes idées et mes cheveux, car mon chignon s' est défait et ma lourde chevelure auburn commence à me tomber devant les yeux. Je déteste ça.
Puis je marmonne entre mes dents: **Et c' est parti pour trois jours...**, et j' entre dans la salle.

(OUT)

» Alone in the Dark. [Fini]