Renontre d'un tribut et attente désespérée de la venue de l'ange..... [Soo]

J’arrive sur le toit essoufflé de mon effort. Je suis tout seul. Il faut que je me vide l’esprit avec une bonne bouffée d’air. Enfin une bouffée d’air, ici au capitole, c’est pas vraiment la même chose qu’au district. Dans le douze, même si l’air est un peu surchargé de charbon, elle reste quand même mille fois mieux que celui d’ici. Et puis je pouvais aller dans les bois m’évader pendant plusieurs jours, sans que personne ne sache où j’étais et respirer l’air pur que dégage les arbres et les plantes.

Et oui « je pouvais », « j’étais », ce sont des actions dont je n’ai plus aucun espoir de refaire un jour. Je suis déjà considéré comme mort. Je me revois encore dans la forêt à la recherche de gibier avec des projectiles de ma fabrication. La discrétion que j’avais quand j’étais encore avec mon âme d’enfant était légendaire. Même un lapin ne m’entendait pas arriver, cumulé à mon camouflage, j’étais presque imperceptible. Un jour même, j’ai failli en attraper un par les oreilles.

Et puis je me souviens quand j’ai commencé à devenir un guerrier, à devenir celui que je suis maintenant, un gros tas de muscles, je voulais absolument être le plus fort du monde, j’en avais les possibilités. Mais quitter l’école très tôt a été pour moi un gros désavantage. Après avoir assassiné mon professeur, je m’étais rendu compte que j’avais forgé une nouvelle conscience. Mon esprit d’enfant parti, je me sentais imbattable. Mais mon cerveau n’a plus été entretenu depuis ce qui fait que ma carrure ne va pas avec mon esprit.

Et puis j’ai été choisi le jour de la moisson. J’étais heureux et triste en même temps. Je pouvais enfin sortir de ce district pour aller voir le capitole et quitter ma vie laborieuse. Mais en parallèle, je n’avais qu’une chance sur 24 de m’en sortir. Et c’est toujours le cas. Qu’une toute petite chance de réussir à survivre dans un cauchemar vivant. Et même si je me rends compte aujourd’hui qu’en faite, ce que je voulais n’était pas de voir le capitole et de m’enfuir vers les beaux districts mais quitter ce monde cruel et injuste avec tout le peuple de Panem. Ma motivation reste la même, malgré mon changement d’objectif. Maintenant il faut que protège Misha à distance et une fois le travaille accompli, que je rejoigne mes parents dans l’au-delà. Enfin je crois que c’est ça mes objectifs ? Faudrait que j’y réfléchisse, mais pas maintenant.

C’est impressionnant tout ce qu’une bouffée d’air pour réaliser. Qu’en une seule inspiration, des souvenirs, qui soient en bien ou en mal, remontent, et que notre vie future se déboule comme ça dans votre tête.

J’en prends une deuxième puis une troisième, me rappelant à chaque fois ma vie antérieure. Puis je m’avance jusqu’au muret qui me retient de tomber. A ce qu’on dit un champ de force est installé tout autour de l’immeuble. J’ai bien envie de sauter pour voir mais je ne le fais pas. Je suis trop occupé à repenser à ce qui vient de se passer. Il y a quelques heures encore je venais de percuter une jolie jeune fille que je ne connaissais pas. Et maintenant voilà qu’on est déjà en train de se gueuler dessus. Enfin elle. Moi je n’oserai pas. C’est peut être ça qu’elle attend de moi… Que je me rebelle un peu contre elle pour lui montrer que je ne suis pas soumis, lui montrer que j’ai du caractère, que je ne me laisse pas marcher sur les pieds. C’est peut être ce que j’aurais dû faire au lieu de partir comme un lâche et m’enfuir loin d’elle. Mais je voulais qu’elle sache que si je ne peux pas obtenir ce qu’elle veut, le seul moyen pour pas faire de connerie, c’est le plus loin possible d’elle.

« Comment j’ai pu en arrivé là merde ? »

Je crie pour me vider de ma colère. J’ai l’esprit embrouillé, et le soleil qui me tape sur la tête n’arrange rien à la situation. Je reste un moment ainsi la tête vers le ciel en espérant que quelqu’un me réponde. N’importe qui. Pourquoi vers le ciel ? J’en ai aucune idée. Et si dieux me punissait de faire les mauvais choix ? En même temps je l’ai bien mérité. Enfin bon, je regarde toujours le ciel les yeux grands ouverts quand je réalise que je m’adresse à personne. Les gens qui passent dans la rue en bas sont trop loin pour m’entendre et c’est pas là haut que je trouverais quelqu’un qui puisse me parler. Je suis seul sur le toit, enfin je croyais.

Je sens la présence de quelqu’un derrière moi. J’étais trop perdu dans mes pensées pour entendre quelqu’un arrivé. Encore plongé dans mes rêves, je me retourne d’un coup et je déclare précipitamment :

« Misha je su….. »

Mais c’était pas la fille de mon district. Elle, je la connaissais pas. Elle doit être d'à peu près mon âge. Je la trouve ridicule par rapport à moi. Je veux dire en taille. Moi du haut de mon mètre quatre vingt-cinq, je pense qu’elle ne doit pas faire plus d’un mètre soixante-cinq. Elle a les cheveux longs de couleur châtain et des yeux noisette. J’étais trop stupéfait pour remarquer qu’elle est plutôt mignonne. Non enfaite, ça vient plutôt du fait que j’aime Misha et donc que je passe à coté de ce détail. Enfin peu importe. Je suis surpris et gêné en même temps de découvrir que ce n’est pas le tribut que j’attends. Je lui pose presque machinalement la question d’un ton hésitant:

« Euh….. T’es qui ? »

Soo Young se réveilla bien tôt ce matin, plus tôt que d’habitude. C’est dire, il n’était que neuf heures. Mon dieu, ne retrouverait-elle donc jamais sa vieille tradition de ne pas se lever avant midi d’autant plus après une nuit blanche ? Soo y mettrait un point d’honneur dès qu’elle en aurait l’occasion. Se lever tôt, la barbe ! Ca lui rappelait trop la vieille greluche qu’était sa mère. « Allez Soo Young. Réveille-toi, tu n’es pas une loutre. Voilà ce que ça donne de partir avec ces drogués toute la nuit ! »

La jeune fille n’avait pas réussi à fermer l’œil. Les songes des Hunger Games la faisaient se tourner et se retourner dans son lit. Elle n’y tenait plus, elle se leva et fit les cent pas dans sa piaule. Puis elle s’était mise à trier ses affaires et à écouter de la musique en boucle tout en faisant attention de ne pas se mettre à chanter en plein milieu de la nuit.

Pire encore, à quatre heure du matin elle avait décidé qu’une séance de torture serait la meilleure des façons d’oublier le fait qu’elle serait morte avant la vieille en décomposition qu’était sa mentor. Elle décida donc d’aller danser jusqu’à épuisement total, ce qui arriva après plusieurs heures d’entrainement et autant vous dire que le lendemain la pauvre allait sentir les courbatures lui passer dessus comme un troupeau d’éléphant apeuré par une souris -oui on aime encore et toujours mes belles citations .

Évidemment, on entre pas au centre d’entraînements la nuit comme dans un moulin. Mais il ne fallait pas croire la bougresse sans ressources. Préférant les portes de maintenance à la grande porte, la belle avait aisément pu pénétrer dans le centre. La jeune fille s’était donc retrouvée à danser dans cette pièce, puce à l’oreille et visage très sérieux, comme à chaque fois qu’elle s’entrainait de la sorte, cet à dire jusqu’à l’épuisement totale de ses pauvres petites forces. Chose qui était arrivée après plusieurs heures, c’est donc vers les coups de sept heures que la belle tomba au sol, totalement épuisée et vidée de tout ses pensées négatives qui lui pourrissait de plus en plus la vie depuis l’annonce des Jeux. La souffrance du corps pour l’apaisement de l’esprit en un sens, oui, elle peut parfois se montrer philosophe notre Soo nationale.

Le bon côté de tout ça c’est qu’à quatre heure du matin la bougresse était déjà debout, fraîche et pimpante. Du moins jusqu’à ce qu’elle tombe de fatigue à sept heures. Et là, elle était plus fraîche et pimpante du tout.

La vieille femme qui était censée etre le mentor de notre bougresse toqua à la porte. Cela fit à notre jeune fille l’effet d’un squelette qui tape à un huis pour annoncer la mort d’une personne. La sienne, en l’occurrence. Elle grimaça , se leva péniblement, se demandant encore que faire de sa journée. Elle se leva, toute courbaturée. Comme prévu, eh oui c’est ça de danser jusqu’à pas d’heures.

« Je suis réveillée. »

Ce à quoi l’ancêtre se contenta de répondre :

« Comment fais-tu pour tenir ? »

Oh. Manifestement, elle était au courant de ses folies dans la salle d’entraînements. Comment faisait-elle pour tenir ? Elle luttait ardemment contre la douleur physique et mentale et elle se concentrait sur un truc très joyeux, du genre des chatons dans un panier, des pompiers torses nus dans une maison en flamme ou encore un monde où la polygamie serait respectée et appréciée. Non, plus sérieusement, elle voulait juste être au mieux de sa forme pour partir dans l’arène. Mais ça, un corps en post-décomposition ne pouvait pas le comprendre. La demoiselle fit donc plus simple.

« Eh bien, c’est mon lait de Soja qui fait tout! C’est tellement bon qu’il me suffit d’y penser pour me sentir en pleine forme ! … Mais n’essayez même pas de toucher à MON lait de soja… Ca pourrait être dangereux… »

Bien sur elle avait dit ça en plaisantant, elle n’aurait pas tué son mentor pour ça…(Bien qu’elle soit tellement proche de la mort que ça n’eut pas changé quoi que ce soit !) Par contre la crucifier vivante et la rendre totalement chauve, ça, la jeune fille le ferait sans hésitation si elle venait à toucher à son précieux lait de soja. Tout le monde dit qu’elle est accro au lait de Soja mais c'est faux... Elle aime juste en boire au minimum dix fois par jour, c'est tout à fait normal ! En parlant de lait de Soja il faudra qu’elle s’en déniche à la salle de bouffe.

Une fois habillée comme à son habitude, de manière un peu excentrique, elle se résolut à descendre à pied ses sept étages pour aller se chercher du lait de Soja. Elle prit au passage cette petite puce qu’on mettait dans l’oreille pour écouter de la musique. Quoique depuis cette nuit, elle s’en méfiait.

Elle renonça direct à son lait de soja en voyant la salle de déjeuner pleine. Elle prit donc la direction du toît. Elle serait bien allée faire un tour au centre d’entraînements, mais après tout, dérouiller ses vieux muscles n’était pas une chose à faire. Elle monta donc avec peine les escaliers, ne se fiant pas aux ascenseurs. Elle sentit rapidement la caresse du vent contre son visage. Il venait de la porte entrouverte.

Lorsqu’elle poussa la porte, elle vit un grand mec musclé se retourner vers elle. Et lancer quelque chose d’incompréhensible. Gné ? Mais qu’est-ce qu’il veut ?? O.o Il avait pris la jeune fille pour quelqu’un d’autre visiblement. Laissant passer ça, elle s’avança jusqu’au bord du toît, pas loin du gars, et regarda le Capitole.

Le paysage était beau, de nuit. Mais le jour, le problème était que le paysage était répétitif à souhait. Soo Young qui détestait être seule quand la journée avait démarré, décida d’engager la conversation avec le black musclé. Il avait l’air de ce genre de mec « Magnifique spécimen 18 ans recherche femme pour partager une balade en monocycle ». Enfin comment dire ? Le monocycle tient toujours. Il doit être amoureux, sans retour. Tomber amoureux, quelle connerie ! Enfin bon toujours est-il que le grand mec lui avait demandé son nom.

« Il me semble pas qu’on se soit déjà croisés, dit-elle au garçon pour toute réponse. Moi c'est Soo Young. District Sept. Et tu es ? »

Elle ne s’intéressait pas le moins du monde à ce gars. Elle savait qu’il allait mourir, et qu’elle aussi. Elle ne cherchait pas d’alliés. Ni d’amis. Ni rien. Disons juste qu’elle était…curieuse ouais ?

Je me sens gêné de lui avoir posé la question alors que quelques secondes auparavant je l’ai prise pour quelqu’un d’autre. Elle me dévisage vite fait mais n’a pas l’air de s’intéresser beaucoup à moi. Elle a dû comprendre que c’était pas elle que j’attendais. Tout d’abord j’ai pensé qu’elle passerait devant moi sans dire un mot et qu’elle resterait dans son coin comme moi. Je sais pas si c’est par pur plaisir qu’elle vient ici ou si elle est comme moi, qu’elle a besoin de se vider les esprits, mais en cas elle reste planté devant moi. La question que j’ai posée n’était pas forcément destinée à recevoir une réponse mais elle prend la peine quand même de se présenter :

« Il me semble pas qu’on se soit déjà croisés. Moi c'est Soo Young. District Sept. Et tu es ? »

Tien elle s’intéresse à moi ? Pourquoi ? Au fond j’en ai rien à foutre de savoir pourquoi elle vient me parler. J’ai la tête ailleurs, mais bon si elle prend de la peine à s’intéresser à moi, je dois quand même le lui rendre, je lui dois au moins ça surtout qu’on va mourir dans quelques jours. Ah, c’est peut être pour ça qu’elle est ici. Elle veut se changer les idées à l’approche de l’arène. J’ai que ça à pensé franchement….

Je reprends mes esprits tout d’un coup. Je sais pas combien de temps je suis resté là, bloqué à réfléchir, mais je n’attends pas plus longtemps pour lui répondre :

«Moi c’est Hoarang, je viens du douze. Le district du charbon. »

D’ailleurs elle a dit qu’elle était du combien elle? Le sept il me semble. Faut dire que je porte pas trop mon attention sur elle. Le sept…. Le sept….. c’est pas celui du bois ? Ah si ptet bien. Alors ça serais une bûcheronne. Elle en a pas le physique. Mais bon, peu importe elle est comme elle est et puis c’est tout. On reste plusieurs secondes comme ça sans rien dire. Moi j’espère toujours que Misha vienne nous rejoindre. Enfin me rejoindre. Je guette sans cesse par-dessus l’épaule de Soo Young pour voir si elle ne sort pas de la cage d’escalier. Mais j’ai très vit abandonné l’idée en voyant Soo. Je la fait poireauté là elle qu’elle attend peut être que je continue la conversation. Je me décide enfin à parler :

« Et euh…. Sinon t’a quel âge ?»

C’est la première chose qui me vient à l’esprit puis je continue dans ma lancée :

« Moi j’en ai 18…. »

Enfaite je n’ai pas grand-chose à dire. Je reste là patiemment en alternant du regard le Tribut et l’ouverture qui mène à l’escalier.

Hoarang. District du charbon... Le charbon... Hm. Quelle utilité, franchement ? Les hivers étaient-ils si froids au district Douze ? Bof, au pire, cela servait déjà plus que le district Deux. Ou le Un. Ou même le district de la jeune fille. Aucun ne servait à rien, dans le fond. Laisser crever le Capitole serait l'idéal en fin de compte. Mais qui était-il dans l'histoire ? Les membres ou l'estomac ?

La jeune fille reporta son attention sur le grand mec. Oups. On dirait que notre jeune amie l'avait déçu. Pauvre de lui. Soo piocha dans son paquet de Soja (ben oui, faut bien un substitut) et lança à Hoarang un regard du style "tu croyais que j'allais t'en laisser ?" Subitement, une idée lui vint.

Elle courut alors jusqu'au rez-de-chaussée, à la salle à manger vide, pris un verre de capuccino et remonta en éclair jusqu'au toit. Adressant un petit sourire satisfait à Hoarang, leva sa tasse à sa bouche et plongea son nez dans la mousse. Un petit sourire se forma sur ses lèvres sur lesquelles s'était déposée la mousse du cappuccino. La meilleure sensation du monde, mieux qu'un kinder maxi, bueno, country, pingoui et tout le tintouin. Reposant sa tasse dans la coupole, Soo revint sur terre après son doux voyage au monde des cappuccino et hôcha la tête à droite & à gauche.

« J'ai dix-sept ans ans pour ma part. C'est con, à une année près t'aurai pas été choisi. »

Elle avait lâché cela sur un ton neutre. Il n'y avait aucune moquerie dans sa voix, car elle savait ô combien ça devait être dur. Soo se rappela sa première matinée au côté des gens du Capitole. Ils lui avaient fourni un petit truc nommé portable, et elle avait vite fait de distribuer le numéro qui lui était attribué à ses connaissances qui possédaient un téléphone.

En oubliant de le mettre en silencieux, Soo avait fait une grosse gaffe, et pendant trois minutes tout le monde s'interrogeait d'où venait ce « ♪ Sorry sorry sorry sorry ♪ » Et si ladite connaissance l'avait appelée pour lui transmettre le parchemin de course à faire, elle pouvait toujours s'enfoncer le doigt dans l'oeil, et jusqu'au coude. ( erk )

Mais non, la personne qui l'avait appelé était son mentor. Qui demandait un peu de silence. A cette demande, la bougresse qui avait très peu de distraction depuis qu'elle était clôturée ici courut jusqu'à la porte de son mentor. Passons les détails inintéressants, elle donna deux coups à la porte, et pour encore plus la faire *PAMPLEMOUSSE*, et la réveiller si elle dort – on sait jamais -, elle appuya longuement sur la sonnette et patienta. Enfin bref, tout cela pour dire que le Capitole, les stylistes, les habitants, les Jeux...tout était insupportable, et on devait vraiment enrager à même pas une année près où l'on était inéligible. L'ennui constamment présent, la peur aussi, faut bien l'avouer... Ca devait être horrible de se dire qu'à quelques mois près on n'aurait plus à subir ça.

Puis il faisait absolument moche ici, pire que l'Angleterre du XXI ! Elle se remémora la suite de sa journée. Il avait affreusement plu. « Soo Young, prend ton parapluie, il pleut. » « Pas b'soin, ça va s'arrêter ! » Soo baissa la tête, retroussa sa capuche et enfouilla ses mains dans ses poches à l'espace réduit. Elle renifla bruyamment, aspirant par la même occasion l'odeur du goudron mouillé et avança à nombreux petits pas. Oui, elle avait refuser de prendre un parapluie, trouvant comme excuse que ce n'était qu'une averse qui se terminerais dans quelques secondes, et voilà qu'elle se retrouve tremper jusqu'au os après trois minutes de marche. De l'autre côté, elle ne se sentirait pas coupable de sa grippe, et pourtant elle devrait, puisque c'est elle qui a refusé l'emprunt d'un parapluie... Quelle magnifique vie, passons.

Elle re-re-refixa Hoarang au Monocycle, et lança sans s'en rendre compte:

« Dis, je sais que c'est les Jeux et tout mais... Pourquoi tu tire cette tête ? Ce n'était pas moi que t'attendais. »

Pas que ça la dérange, mais Soo fut bien intriguée par l'air qu'affichait Hoarang sur son visage. Généralement les blablatages de Soo ont plus ou moins un sujet précis, et cette fois-ci s'est fixé... free style? Elle haussa les épaules. Parler de tout et de rien, elle ne savait pas faire, alors autant s'orienter là-dessus.

La jeune fille avait entendu les rumeurs entre les tributs. Un gros rateau suivi d'une pelle, par exemple. Soo se demanda si c'était Hoarang qui avait essuyé le refus d'une capricieuse jeune fille aux goûts bien compliqués. Quoi ? Hoarang était loin d'être laid et tout maigrichon. Il était déjà plus impressionnant que notre bougresse. Pas dur, me direz-vous.

M'enfin, Soo Young trouvait tout de même cela étrange de tomber amoureux... Surtout ici, quoi. L'amour aboutit à la tristesse, et la jeune fille avait la phobie d'être triste, ainsi elle avait décidé de ne jamais tomber amoureuse. Et jamais aux Hunger Games. Imaginez, déjà le fait qu'elle tue quelqu'un serait un grand pas en avant. Alors son âme soeur, n'y pensez même pas. Bref, ce garçon était un peu curieux, mais faut de tout pour faire un monde, hm ?

Je la vois qui sort un paquet de ….. C’est quoi ça ? Je lis sur le paquet le nom de soja. Je sais pas ce que c’est et ça me donne pas trop envie d’en goûter. Soudain j’ai un coup de blues. Je repense au dernier geste que j’ai fait avant de sortir de la pièce, un soupir. Dans celui-ci j’ai retransmis tout mon agacement, mon désolement. Soo young me fixe avec un regard genre «c’est à moi, rêve pour que j t’en passe ». D’un coup, sans vraiment comprendre ce qui s’est passé, je la vois qui descend à toutes jambes les marches. Hein ? Qu’est ce qu’elle a ? Ça l'a soul tellement de me parler ? En même temps y a de quoi. Je reste donc là pendant environ une minute quand je la vois réapparaitre devant moi avec un verre d’une substance bizarre.

Je me fie pas trop à ce que nous donne le capitole à boire. Pourquoi ? J’en sais rien. Si c’est pas peur d’empoissonnement, c’est complètement débile puisque j’accepte toutes nourritures possibles et inimaginables. Ils peuvent facilement mettre le poison dans un aliment sans que je le sache. Mais même l’aspect de leurs boissons a l’air louche. J’observe plus attentivement le liquide. Une couche de mousse recouvre la majeure partie du breuvage couleur marron. Soo porte la tasse à sa bouche et trempe son nez dedans. Elle redescend son verre et je peux apercevoir le comique de la situation. La pointe de son nez et ses lèvres sont recouverts de cette mousse. Malgré que se sois drôle, je n’ai pas la force de sourire.

Eh ben en faite non, elle s’est pas lassé de moi. Ça me fait chaud au cœur. Je voulais pas revivre la scène avec Tristan qui est parti en me prenant pour un fou. Elle finit quand même par répondre à ma question :

« J'ai dix-sept ans pour ma part. C'est con, à une année près t'aurai pas été choisi. »

Eh ben ouai, à une année près, j’allais pas connaître tout se merdier dans le capitole, mais je n’aurais jamais pu quitter non plus mon district, le plus misérable de tous. Réfléchissant à ce que j’aurais fait si j’avais pas été choisi cette année, je tourne la tête de chaque cêté et observe enfin le paysage dont je n’ai pas attention pour l’instant. Des immeubles, la plus part plus petits que le nôtre jonchaient l’image qui pourrait devenir une photo de carte postale. Au loin on voit une vaste forêt qui est bordé d’un ruisseau scintillant au soleil. L’arrière plan ressemble étrangement à mon district. Mon regard revient centré sur le sol qui se trouve entre moi et Soo. Je me sens de plus en plus mal. Voyant que je déprimais à moitié, elle me demande :

« Dis, je sais que c'est les Jeux et tout mais... Pourquoi tu tire cette tête ? Ce n'était pas moi que t'attendais. »

Très franchement je sais pas trop quoi répondre. Est-ce vraiment la peine de raconter mon aventure avec Misha alors que je la connais que depuis cinq minutes? Mais qu’est ce que je pourrai lui raconter d’autre? J’ai pas le temps ni la force de trouver un mensonge alors je réponds d’une voix sincère :

« Non, à la base c’est pas toi que j’attendais….. Mais bon ça fait plaisir de savoir que quelqu’un s’intéresse un peu au gens surtout à moi. Si tu veux savoir, c’est pas les jeux qui me rendent triste mais Mi… Enfin la fille de mon district. J’ai commis l’erreur dans être amoureux, Et voilà le résultat... Maintenant que tu sais que j‘ai été rejeté, tu peux aller raconter à tout le monde mon échec si ça peux te faire plaisir…. »

La je me sens vraiment pas bien. Je suis fiévreux, je transpire des sueurs froides, j’ai la tête qui tourne. Est-ce parce que je suis malade ? Ou alors parce que je déprime ? Pour l’instant j’ai autre chose à penser. Je m’avance maladroitement vers la bordure du toit et m’y appuie de tout mon poids. J’inspire plusieurs fois, à pleins poumons, l’air contaminé du capitole. Je sens mon estomac ce contracté et le vomi remonté dans ma trachée. D’un coup, je ressors tout ce que j’ai mangé à midi mais version phase terminale de digestion, c'est-à-dire, un liquide verdâtre parsemée de petit bout de viande pas encore dissous, par-dessus le toit.

Ce que je savais pas, c’est qu’un champ de force a été installé pour retenir tout tribut qui aurait l’idée de se suicider en renvoyant la masse tombée exactement là où elle a été envoyée. En gros mes renvoies rebondissent sur le champ de force et fait chemin inverse sur moi. Par une chance incroyable, étant vidé de mes forces, je m’écroule par terre. Le vomi, qui passe au-dessus de moi, s’écrase juste à côté. J’ai esquivé la plus grande honte de ma vie mais mes chaussures s’en sont quand même prises un coup. Assis contre le mur qui me retient de tomber, j’essaye tant bien que mal de nettoyer mes godasses. A ce moment, j’oublie complètement la présence de Soo.

« Non, à la base c’est pas toi que j’attendais….. Mais bon ça fait plaisir de savoir que quelqu’un s’intéresse un peu au gens surtout à moi. Si tu veux savoir, c’est pas les jeux qui me rendent triste mais Mi… Enfin la fille de mon district. J’ai commis l’erreur dans être amoureux, Et voilà le résultat... Maintenant que tu sais que j‘ai été rejeté, tu peux aller raconter à tout le monde mon échec si ça peux te faire plaisir…. »

Nous y voilà. Soo Young prit un air "je suis triste pour toi" mais elle se félicitait intérieurement de la fiabilité ô combien immense de son instinct perverti par le capuccino. Elle aurait volontiers lancé "BWAHAHA, t'as vu j'avais raison !" au jeune homme mais l'heure n'était pas aux crises de joie. Elle se contenta alors de répondre:

« Je ne vois pas pourquoi j'irai en parler. C'est ta vie privée après tout, et même si elle s'apprête à être ruinée par les Jeux, je n'irai pas pour autant la dévoiler. »

Elle avait dit cela un brin dubitative. En quoi ça lui servirait d'aller dire à tout le monde "YAH, Hoarang s'est pris un rateau !" ? Il s'imaginait sérieusement qu'elle avait que ça à faire de sa vie ? Bon, il avait sans doutes raison. Mais quand même.

Soudain, la demoiselle vit le tribut devenir tout pâle et avancer vers le bord du toît. Il inspire fort. Non...Il va quand même pas... Non, mais quel abruti !

« C'est pas vrai, tu va pas vomir, surtout ici ! Le champ de.. »

Un bruit affreux se fit entendre. La jeune fille jeta un oeil au tribut du Douze, qui s'effondra par terre. Puis, tout se passa très vite. Le...reste de repas (hm !) de Hoarang remonta comme il était descendu, et tomba au sol. Soo plissa le nez et mit sa main devant la bouche, puis finit par rire.

« Eh ben, si rien que ça te fait tomber, tu survivra pas longtemps aux Jeux ! »

Elle en aurait sans doutes ri plus longtemps si elle ne se sentait pas obligée d'aider le garçon, pour la simple et bonne raison qu'elle était en sa compagnie actuellement et qu'il n'y avait qu'eux.

Elle redescendit donc au rez-de-chaussée à grandes enjambées, se saisit d'une bouteille d'eau, de plusieurs kits de soins de base, et remonta quelques minutes après. Elle constata le toit avec un sourire ironique.

« Toujours des nôtres, Casanova ? »

En espérant qu'il ne le prendrait pas mal, elle s'avança vers lui, adossé au mur, toujours aussi pâle. Elle lui tendit la bouteille d'eau et entreprit de trouver dans le kit de soin de quoi reprendre un peu de forces, et de quoi se rafraîchir. Ce n'était rien de grave; elle n'eut donc pas à se fouler.

« Bois un peu. Et ne bouge pas, tu as sûrement perdu du sucre et tu pourrais faire un malaise. Contente-toi d'attendre que la nausée passe et de prendre ce sucre, dit-elle en lui tendant le carré blanc. Ca ne vient pas du Capitole, ne t'en fais pas. »

En effet, le Capitole n'ayant aucune quelconque trousse de secours, elle avait du piocher dans les réserves de sa paranoïaque de mentor. Elle la remercia silencieusement d'être utile pour une fois.

« Eh ben, t'as échappé de peu à ta plus grande honte ! »

Elle sourit en disant cela et en déballant une bande sur laquelle elle mit de l'eau. Peut-être beaucoup de précautions pour peu, mais en attendant, qui c'est qui serait responsable s'il se taulait dans les escaliers, hm ?

« Pose ça sur ta tête, ça devrait te rafraîchir et te calmer. »

Oh mais quelle mère poule. Aujourd'hui, Soo découvrait une facette d'elle-même. Celle qui savait soigner et prendre soin des gens. Elle plissa le nez à l'idée d'effectivement devenir une fille toute mignonne des riches du Sept. Puis elle se rappela qu'elle n'aurait plus l'occasion d'y retourner. Elle tâcha de se changer les idées.

« Tu va mieux, maintenant ? »

Elle sourit, d'un sourire sincère et bienveillant qu'elle n'avait jamais montré qu'à son petit frère. Car, soigner, elle ne l'avait jamais fait qu'au jeune Kwon, et jamais à quelqu'un d'autres. Après tout, peut-être que les Jeux peuvent faire retrouver un peu de chez vous.

Je crois qu’elle a tenté de me prévenir qu’il y avait un champ de force. C’est peut être pour ça que je me suis laissé tomber. Inconsciemment mon cerveau a ordonnée à mes muscles de ne plus rien faire et c’’est ce qui m’a sauvé la vie. Ou alors c’est peut être les événements accumulés depuis ce matin. En tout cas ce qu’elle a fait, c’’es très gentil de sa part. Elle aurait pu me laisser me démerder tout seul et ne pas me prévenir que tout ce qu’on envoyait par-dessus le toit nous revenait dessus. La scène aurait été plus drôle. Revenons quelques minutes en arrière.

La je me sens vraiment pas bien. Je suis fiévreux, je transpire des sueurs froides, j’ai la tête qui tourne. Est-ce parce que je suis malade ? Ou alors parce que je déprime ? Pour l’instant j’ai autre chose à penser. Je m’avance maladroitement vers la bordure du toit et m’y appuie de tout mon poids. J’inspire plusieurs fois, à pleins poumons, l’air contaminé du capitole. Je sens mon estomac ce contracté et le vomi remonté dans ma trachée. D’un coup, je ressors tout ce que j’ai mangé à midi mais version phase terminale de digestion, c'est-à-dire, un liquide verdâtre parsemée de petit bout de viande pas encore dissous, par-dessus le toit. Ce que je savais pas, c’est qu’un champ de force a été installé pour retenir tout tribut qui aurait l’idée de se suicider en renvoyant la masse tombée exactement là où elle a été envoyée. En gros mes renvoies rebondissent sur le champ de force et fait chemin inverse sur moi.

Derrière moi, Soo ne réagit pas. Je n’ai pas le temps d’analyser la situation. Le liquide s’écrase contre mon visage et maintenant je suis vert, et je sens une odeur nauséabonde. Je me retourne et vois la fille qui éclate de rire. Je suis pas vraiment dans une situation avantageuse. J’aimerais lui demander de l’aide mais elle est déjà partie. Elle a dû sûrement descendre raconter à tout le monde ma mésaventure.

Mais au lieu de ça elle est restée. Enfin je crois. Je la vois apparaitre devant moi avec de l’eau et des trousses de secours. Je n’ai pas vraiment compris ce qu’elle a dit mais ça devait pas être méchant. Elle me conseil de ne pas trop bouger, qu’il faut que je boive et que je mange du sucre. Elle me tend un carré blanc que je mange devant elle. Un arrière goût de vomi reste dans ma bouche, ce qui donne une petite touche agrémenté au sucre. Elle me rassure et me réconforte un peu en me disant que j’ai échappé à la plus grand honte de ma vie. Elle prépare je ne sais quoi pendant que je fini de boire et me dit :

« Pose ça sur ta tête, ça devrait te rafraîchir et te calmer. »

Je le prends et me le pose sur la tête. Qu’est ce que ça fait du bien. Je tremble encore beaucoup et l’adrénaline qui vient u fait que je vomisse s’estompe peu à peu. Pourquoi prend-elle autant de temps et d’application à m’aider ? J’en vaux vraiment pas la peine. Ca fait même pas cinq minutes qu’on se connait, on va se tuer dans quelques jours, mais elle est là près de moi à m’aider. Elle est vraiment cool comme fille. Je viens juste de remarquer mais elle est plutôt douée en médecine. Moi, je suis pas sur que j’aurais pu en faire autant, c’est pas donné à tout le monde de savoir soigner les gens. Je me sens déjà beaucoup mieux quand elle me demande si j’allais bien. Je lui réponds par un hochement de tête. Elle me sourit sincèrement et j’en fais de même. Sauf que moi, mon sourire avait un goût horrible, un goût de vomi. Ma respiration est rapide mais j’arrive quand même à lui dire :

« Merci beaucoup… T’aurais pas dû faire tout ça… »

Je reste plus secondes la tête vers la haut pour tenir le tissu d’eau que j’ai sur le front. Elle est très forte. Elle a réussi à me faire oublier Misha pendant quelques secondes. Sa compagnie est très agréable….. MISHA…. Je sursaute d’un coup pour observer la porte qui mène à l’escalier. Malheureusement elle n’est toujours pas là. Je commence à croire qu’elle en a rien à faire de moi. Elle ne viendra plus maintenant toute façon. Des vertiges me reprennent et je me remets dans une position plus détendu. Les rejets près de nous commencent à empester. Il faut que quelqu’un les nettoies. Les muets vont pas tarder à arriver. Qu’est ce que ça doit être chiant d’être un muet. Etre sous les ordres du capitole en vivant dans le silence, quelle vie horrible, autant se suicider.

Je sais pourquoi le fait que Soo soit là me plaît autant. Moi qui adore me plaindre et qu’on s’occupe de moi, me voilà combler. Elle a réussi à me faire oublier Misha parce que cette dernière n’était pas du genre à aider les autres contrairement à Soo. Quand je me plaignais elle me criait dessus. Elle avait pas tort au fond. Mais avec le tribut du 7 c’est beaucoup plus facile. Pas de crie, juste de l’aide. Me revigorant en mangeant du sucre je lui demande :

« Pourquoi tu fais ça ? Je veux dire pourquoi tu mets ton énergie à m’aider plutôt qu’à fuir devant cette scène dégoutante ? Surtout qu’on va se tuer dans quelques jours, je comprends pas pourquoi. »

Ma question n'attend pas vraiment de réponse en faite. Je sais très bien pourquoi elle m'a aidé. Je me redresse sur mes pieds en m’aidant du mur. C’est peut être pas une bonne idée. Je vois mes jambes qui tremblent encore un peu. Je me sens faible devant la situation et j’en ai presque honte.

J’essuie la poussière qui s’est accumulée sur moi. Je perds l’équilibre et me rattrape de justesse, juste avant de tomber dans mon vomi. Décidemment c’est pas mon jour aujourd’hui. Heureusement que j’ai encore minimum la commande de mes gestes. J’essaie de rester naturel et je m’avance vers Soo. Je lui dis sans m’empêcher de rigoler un peu :

« Désolé que t’es vu ça. Ça devait pas être très appétissant. Tiens en parlant de manger, t'as pas faim toi?" »

Comment, elle aurait pas dû faire ça ? Oh, le scoop. Oui mais voyez-vous, Soo a un esprit très ambigu, elle aime bien aider ses futures victimes. Non, en fait c'était juste qu'elle s'ennuyait et également que s'attirer les foudres de ce garçon, aussi gentil soit-il, en le laissant tomber dans son vomi.

« Pourquoi tu fais ça ? Je veux dire pourquoi tu mets ton énergie à m’aider plutôt qu’à fuir devant cette scène dégoutante ? Surtout qu’on va se tuer dans quelques jours, je comprends pas pourquoi. »

Pourquoi elle fait ça ? ... Bonne question. A laquelle elle n'avait pas encore trouvé de réponse. Elle se contenta alors de répondre, en haussant les épaules:

« Ca fait partie de moi d'aider les gens. Et puis, j'allais pas te laisser là comme ça. Même si on s'entretuera d'ici quelques jours, ça aurait été mesquin de ma part. Non ?»

Elle sourit calmement. Tout cela était arrivé à cause d'une fille qu'elle ne connaissait pas mais qu'elle n'appréciait pas beaucoup. Son rejet aurait pu être douloureux comme doux, ça restait un rejet. Elle pouvait comprendre, mais ne parvenait pas à savoir pourquoi elle faisait ça en même temps.

« Hoarang..Je vais te dire un truc. Je ne pense pas que l'amour soit si mauvais que ça.. Mais ici, c'est le cas. Si vous n'aviez pas été sélectionnés, tu aurais pu l'aimer, et peut-être finir avec elle. Alors qu'ici, tout est différent. Aimer quelqu'un et se faire aimer... C'est douloureux, mais pourquoi pas. Être rejeté, c'est...pire. Tu sais comme moi ce qui va arriver. On ne peut pas stopper ses sentiments, par contre on peut les modifier. »

Elle se demanda pourquoi la fille du district Douze l'avait rejeté, d'ailleurs. Il été grand et fort, intelligent. Il aurait pu la protéger si elle savait qui il était. Alors Soo comprit qu'il y avait eu coup de foudre ici même. Ouch.

« Cette intoxication... C'est dû à ça, pas vrai ? A elle. »

Non pas qu'elle ait pitié, détrompez-vous. Elle voulait des adversaires à sa taille, et pas des dépressifs. En parlant de changer ses sentiments, elle voulait dire les modifier en rage pour arriver à sauver sa chère et tendre. Une idée plus ou moins lumineuse lui vint.

« Alors passons un accord tacite. Non pas d'alliance, ni rien du genre. Jusqu'au début des Jeux, je t'entraînerai à te durcir, mentalement. Ton amour pour elle et ta tristesse pour avoir été rejeté se transformeront en une envie de la sauver. Ce n'est pas vraiment que je veuille qu'elle gagne, mais si tu l'as choisie c'est qu'elle a sans doutes plus de raisons que quiconque ici de revenir en vie. Puis, je ne rentrerai pas en vie chez moi, de toutes manières... »

Chez moi. Elle n'avait jamais compris la chance qu'elle avait eu, maintenant elle savait qu'elle était plus chanceuse que la moitié des tributs ici présents. Mais sa chance tournerait, pas vrai ? Alors autant faire passer cette chance à quelqu'un qui n'en avait jamais eu. Et par l'intermédiaire de Hoarang, ce serait la fille du Douze qu'elle aiderait à sauver.

« Désolé que t’es vu ça. Ça devait pas être très appétissant. Tiens en parlant de manger, t'as pas faim toi ? » dit Hoarang en riant légèrement.

Soo sourit. Il allait visiblement mieux. Alors, même si la faim lui manquait, après sa déclaration à propos de sauver une totale inconnue, elle acquiesça et sourit de nouveau.

Je suis pas très bavard du fait que je suis encore un peu mal. J’ai envie de répondre à chacune de mes phrases mais dès que je veux prononcer quelques paroles, j’ai la tête qui tourne. J’arive quand même a lui proposer, après un effort incroyable, d’aller manger un morceau. J’ai plus rien dans l’estomac et il faut que je me restaure. Je sais je suis égocentrique, je pense qu’à moi. Je me rappelle de chaque phrase qu’elle m’a annoncé pendant que je tentais de me rétablir :

« Hoarang...Je vais te dire un truc. Je ne pense pas que l'amour soit si mauvais que ça... Mais ici, c'est le cas. Si vous n'aviez pas été sélectionnés, tu aurais pu l'aimer, et peut-être finir avec elle. Alors qu'ici, tout est différent. Aimer quelqu'un et se faire aimer... C'est douloureux, mais pourquoi pas. Être rejeté, c'est...pire. Tu sais comme moi ce qui va arriver. On ne peut pas stopper ses sentiments, par contre on peut les modifier. »
Cette intoxication... C'est dû à ça, pas vrai ? A elle. »
« Alors passons un accord tacite. Non pas d'alliance, ni rien du genre. Jusqu'au début des Jeux, je t'entraînerai à te durcir, mentalement. Ton amour pour elle et ta tristesse pour avoir été rejeté se transformeront en une envie de la sauver. Ce n'est pas vraiment que je veuille qu'elle gagne, mais si tu l'as choisie c'est qu'elle a sans doutes plus de raisons que quiconque ici de revenir en vie. Puis, je ne rentrerai pas en vie chez moi, de toutes manières... »

Toutes ces phrases résonnent dans ma tête. Pourquoi s’obstine-t-elle à m’aider ? Qu’est ce qu’elle a vouloir m’aider alors que ça ne lui apporte rien ? A-t-elle déjà prévu son coup ? Non je ne pense pas. Non pas qu’elle soit pas assez intelligente mais je pense qu’elle veut juste être sympa avec moi. Contrairement à moi, elle s’occupe des autres et est prêt a tout pour les aidés. C’est vrai, ça fait même pas quinze minutes qu’on se connait et elle me propose déjà de m’aider mentalement à surmonter mon échec et à m’entrainer. C’est assez troublant. Personne dans ma vie a été aussi gentil avec moi.

C’est la première fois qu’on s’occupe de moi après que ma mère soi morte. Au foyer, on parait comme des boulets qu’il faut traîner parce qu’ils sont obligés de nous accueillir. A l’école, j’avais pas d’amis. Tout le monde me haïssait. Ça venait ptet de moi enfaite. C’est la première fois en plus de dix ans que je me remets en question. C’est moi qui sais pas m’y prendre avec la vie. Mais maintenant j’ai l’impression que tout à changé, que je suis un autre homme. Grâce à ma dépression, j’ai réussi à parler avec une fille, je suis plus sociable, je suis déjà quelqu’un de nouveau.

«Bon ben alors c’est parti. »

Je prends les devants et arrive au niveau des marches. J’allais commencer à descendre quand on me passe devant. Deux muets se dirigent vers la flaque de vomi pour la nettoyer. Je leur annonce au passage que je suis vraiment désolé. Mais ils ne font pas attention à moi. On dirait... Je baisse la tête et je remarque que je traine encore mes rejets sur mes godasses et mon pantalon. Pensant au désastre que ça peut provoquer je dit à Soo :

« Excuse moi, faut que j’aille me changer…. On se retrouve là-bas »

C’est pas très galant mais bon c’est pas le but non plus. C’est pas un rendez-vous que j’ai c’est juste un cours de psychologie. En parlant de rendez-vous, Misha n’est toujours pas là. Je crois que je me suis trompé sur toute la ligne avec elle. Il faut que je la revoie et qu’on mette tout à plat. Faut que je demande conseil à Soo. J’espère que Misha sera pas à la salle à manger sinon elle pourrait croire des choses…

[commence un new sujet à la salle à manger]