Courir... Toujours courir...

Putain, j’ai peur. Putain, putain, putain. Putain ! (Ce mot me réconforte toujours quand j’ai peur)

La douleur à la jambe, bien que s’étant atténuée depuis le garrot de Drew, commence à repointer le bout de son nez. Je tente de garder une allure rapide, car je sens que je suis suivi. Pas la peine de me retourner pour vérifier, j’ai déjà bien assez à éviter les arbres.

J’imagine qu’ils se sont séparés. Peter et Rebecka –puisque Drew l’avait appelée comme ça- ont essayé de nous attaquer mais comme je n’ai pas attendu mon guérisseur (pourquoi faire ?), ils ont dû se répartir les tâches. J’imagine que Rebecka est restée achever Drew tandis que Peter est celui qui me court après. On a déjà eu une aventure ensemble, autant continuer dans la bonne humeur. Il a raison de me choisir. J’aurais fait pareil.

Sauf que là, je sens que je ne vais pas seulement avoir droit à un joli couteau dans la jambe. Finis, les préliminaires. On passe à l’acte. Si je ne parviens pas à le distancer, je suis mort.

Comme pour s’harmoniser avec mes pensées, le canon retentit. Rebecka ou Drew ? Drew, probablement.

Dans un dernier effort, j’essaye d’accélérer ma course… Impossible, j’ai trop mal. J’ai quelques courtes minutes d’avance sur Peter. Qu’est-ce que je fais, maintenant, qu’est-ce que je fais ?

Une idée me vient à l’esprit. Parmi les rares entraînements que j’ai suivis au Capitole, le camouflage est celui qui m’a le plus apporté. Pourquoi ne pas essayer ?

Je dévie donc brusquement ma course, plongeant dans un fourré avec le plus de discrétion possible. Si j’ai bien manœuvré, Peter n’a même pas remarqué que j’ai arrêté de courir. Il doit croire que je l’ai distancé. Qu’il continue donc à courir…

Ma réception sur le sol est beaucoup trop lourde. Je pense qu’il ne sera pas dupe.

En attendant que Peter ne passe par ici, je me barbouille de terre et d’herbes mouillées. Pas très classe, mais efficace. En tout cas j’espère. Je m’enfonce un peu vers l’arrière et remarque que les fourrés sont bien plus épais que je ne le pensais. Ils peuvent m’offrir un confort que je n’aurais pas soupçonné. En m’y installant, je m’éloigne du chemin que je viens de prendre, mais je sens que je suis toujours aussi visible. Ce camouflage est nul. Non. Ce camouflage est une merde. Voilà.

Je me lève donc en vitesse et me dirige vers le plus gros et plus imposant des arbres. J’essaye de grimper mais, le stress sans doute, je manque mon coup à plusieurs reprises. Pas la peine de réessayer encore, j’ai perdu beaucoup trop de temps.

Je m’arme donc de courage et repart en courant dans une direction perpendiculaire à celle que j’avais prise, espérant qu’il continuera vers mon premier choix. Je n’ai plus que ça à faire, désormais. J’enrage de tout ce temps que j’ai perdu à essayer de me camoufler, de grimper… J’aurais mieux fait de continuer à courir.

Je sens que je reprends de la vitesse, et mon avance du début était telle que je ne l’ai toujours pas aperçu derrière moi. J’espère qu’il a abandonné…

Je ne l’entends plus, mais je cours encore. Pendant vingt bonnes minutes. Minimum. Et après… Je crois que je continuerai à courir.

J’ai que ça à faire, de toute façon…

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[Lancer de dés :
Rapidité pour semer Peter : Echec
Discrétion pour plonger dans un fourré sans que Peter le remarque : Réussite partielle (blessure)
Camouflage : Echec
Agilité pour monter aux arbres : Echec
Rapidité pour reprendre la course et distancer Peter : Réussite]