Il était une fois une super forêt.

Rean ne pouvait pas à la fois se battre et s’occuper de leurs assaillants qui ne manqueraient pas de leur courir après. Angy avait donc déjà saisi son arbalète, profitant d’avoir les deux mains libres et de n’avoir qu’à relever le nez par-dessus l’épaule de Rean, afin de se concentrer sur celui qui arrivait le plus rapidement dans son champs de vision. Ce gars là, Hoodrich, même si elle ne connaissait pas son nom, il avait réagi sacrément rapidement ! Ennuyeux tout de même. La brunette se décida donc à tenter de le ralentir. Les organes vitaux ne furent pas touchés, bien entendu, en pleine course cela aurait relevé du miracle !

Néanmoins, à l’identique de Drew quelques heures au par avant, un carreau vint se ficher dans sa jambe, ce qui expliquait sans doute pourquoi il s’était senti déséquilibré et n’avait pu les rattraper aussi vite qu’un autre brun. Parce que, qu’il soit plus ou moins profondément enfoncé, il était bien présent dans le muscle et devrait freiner quelque peu la suite de la poursuite !

« J’hallucine. Ils veulent tuer seuls Meli et Suo ou quoi ? » cria-t-elle de rage à Rean. Apparemment, elle ne croyait pas vraiment en ces gens déjà à moitié blessés, munis de couteaux et de jambes.

Angy ne s’arrêta pas là néanmoins. Elle n’avait pas vu Peter se rapprocher à vive allure, mais avait repéré Drew, à la traîne mais souhaitant venir en aide à ses alliés. Cette fois-ci, la jeune fille ne lui ferait pas de cadeaux, c’était décidé dans un coin de son cerveau où les beaux sentiments avaient laissé leur place à l’instinct de survie. Une blessure pour qu’il aille voir plus loin ne suffisait pas ? Il fallait donc contrer.

Un second carreau parti, moins précis que le premier en direction de la poitrine que lui présentait le jeune homme. Toutefois, ses yeux n’eurent pas le temps d’observer les dégâts, sa bouche ne se réjouit pas. Rean la déposait déjà au sol, enfin… déposait… elle était à moitié tombée en réalité, un genou à terre mais les mains toujours crispées sur son arme, ce qui avait dévié la trajectoire qu’elle voulait programmer et interrompait sa course juste de quoi laisser le temps à leurs adversaires de les rattraper. Ce dont ils ne se privaient d’ailleurs pas. Tels des rapaces se jetant sur les cadavres délaissés, Angy les voyait fondre sur eux.

Une dague la toucha, et une douleur se répandit dans le haut de son dos qui avait été bien trop à découvert, alors qu’elle se cambrait instinctivement, mais celle-ci n’était pas assez profonde pour la faire hurler…quoi que… Maintenant qu’il n’y avait plus à s’en faire pour une quelconque discrétion, n’était-ce pas sa voix qui avait été recouverte à demi par le vent ?

Angy ne retira pas l’arme malgré toutes les terminaisons nerveuses brûlantes qui la démangeaient à cet endroit là. Il fallait résister à cette tentation stupide dans le feu de l’action, et se laisser seulement porter par l’adrénaline pour les quelques secondes qu’il lui restait peut-être à vivre ! Elle braquait de ce fait, la respiration saccadée, son arme sur un garçon juste en face d’elle. Même pas relevée, elle n’en avait guère la force dans l’immédiat. Le carreau partit, lui frôlant à peine l’épaule de sa lame, mais il ne fut pas le seul à partir car son esprit lâcha prise au même instant. Un coup violent venait d’être porté à sa tête et Angy n’avait absolument rien fait pour l’éviter. Telle une poupée de chiffon, son corps s’affaissa. Elle s’entendit juste crier…enfin, lui semblait-il.

Et puis, ce fut le noir absolu. Plus de douleurs, plus de tempête, plus de cris. Seulement le vide et elle. Au fond, ce n’était pas si désagréable de ne plus penser à rien. Elle ne se rendait ainsi pas compte que son corps inerte dans la boue était à leur merci. Oh, miss Grant avait bien de la chance dans son malheur. Après tout, aucun arbre n’avait eu la bonne idée de venir se ficher sous elle à ce moment précis !

[agilité VS Peter : echec. = et bam, comateuse.
Agilité VS Hood : réussite = touchée, pas coulée. J'ai donc considéré que je pouvais encore me mouvoir un peu.
Chance VS Arbre = réussite.
Flèche VS Hood = réussite, blessure jambe, je te laisse juger de la profondeur, normalement peu profonde puisque j’ai eu échec en agilité pour bien viser.
Flèche VS Drew = réussite, étant donné la situation, rp ça comme une RP si tu veux.
Flèche VS Peter = réussite mais ça compte pas puisque Peter avait RC.]

[HJ : je n’ai pas joué l’assomment par Rita à partir de l’arbalète car je n’ai pas trouvé le sujet où il a été reporté donc si c’est de ma faute, j’éditerai. ^^’]

Flottant entre conscient et inconscient, Angy avait l’impression d’assister à toute la scène de combat, telle une spectatrice aux yeux clos par peur d’affronter une scène sanglante, qui se bouchait les oreilles pour n’entendre les cris qu’au loin. Il lui semblait pourtant vaguement se souvenir avoir quelque chose d’important à faire en rapport avec l’action d’agiter ses jambes, ses bras même. Pour quoi faire déjà ?

La question n’eut pas le temps de trouver une réponse qu’une douleur vive la prit à la gorge. On l’étranglait ? Alors que la jeune femme était toujours étendue à même le sol, une toux sèche la prit, et la boue fut presque instantanément parée par touche d’un rouge glaireux, rehaussé par le sang qui glissait de son épaule à son avant-bras avant de s’écraser par goutte. La blessure venait d’être ravivée par Peter, et pourtant elle ne la sentait pas vraiment, tout occupée qu’elle était à rechercher de l’air. La peau délicate de sa gorge venait d’être percée dans toute sa profondeur jusqu’au larynx, dévoilant avec la précision d’un cours d’anatomie ce qui était censé aidé l’être humain à respirer.

Ses poumons se vidaient bien trop vite et refusaient de se remplir de nouveau. C’était comme emplir le tonneau des Danaïdes. S’épuiser inlassablement dans une tâche que l’on savait vaine. Ses paupières s’agitèrent quelques secondes, dans un ultime effort de conscience, avant qu’elle ne rouvre totalement les yeux, en se recroquevillant sur elle-même en position fœtale. Sa poitrine se soulevait rapidement, faisant écho à sa respiration sifflante et précipitée. Angy vit une seconde lame s’approcher de son cou, et ne fit étrangement aucun geste pour l’en empêcher. Elle était déjà condamnée avec ce genre de blessure, elle ne le savait que trop bien.

Rean était mort. Elle ne l’entendait plus grogner, se battre, ou plutôt se débattre. Cela aurait probablement du être triste. Silence n’était nulle part, probablement resté sagement près du campement durant la tempête. Brave garçon. S’allier à elle n’aura pas servi à grand-chose, malheureusement pour lui. Mais, au moins ne l’emportait-elle pas dans cet honteuse défaite. Quand à Mélissandre et Suo, ils riraient probablement bien en apprenant leur mort, avant de s’apercevoir que les non-carrières avaient encore des atouts et qu’ils ne seraient donc pas forcément en final l’un contre l’autre. Alors qui resteraient ? En d’autres occasions, Angy aurait été curieuse de l’apprendre. Suo redorerait-il le blason de leur district ?

Celle qu’elle aurait voulu tuer n’était pas ici, à ses côtés. Celle par qui la bataillle avait débuté. Alors, à quoi bon chercher à tuer un inconnu comme le garçon du district 3 lorsque l’on se savait condamner ? Ses mains étaient déjà bien assez tachées comme cela. Quoi que… étaient-ce seulement eux les criminels ou bien plutôt le Capitole ?

La brune, entre deux hoquets sanglants, jeta un regard de pitié à ce garçon qui devait l’achever et tenter de survivre. En cet instant, elle n’enviait guère sa situation, mais ne pouvait s’empêcher de le regarder droit dans les yeux, comme pour vérifier qu’il était bien capable de tuer ainsi de ses mains en observant les résultats de ce qu’il causerait immanquablement.

Des pensées, toutes plus idiotes les unes que les autres, lui traversèrent l’esprit dont le simple ‘et bien, finalement, elles avaient raison ces idiotes de ne pas venir.’ et ‘dommage, j’aimais bien leurs cigarettes.’ Mais aucune de regret au moins.

Et bien Angy, tu t’es regardée ? Tu dois vraiment faire pitié à avoir ainsi perdue tous tes grands airs et tes phrases moqueuses, attendant de mourir comme un dernier affrontement.

La lame trancha sa gorge comme le couteau d’un boucher découpant sa viande et le corps eu un soubresaut avant de s’affaler sans vie, cessant par le fait même de souffrir, enfin.

Le coup de canon tonna. Alors que lui importait que la rousse s’acharne dorénavant sur ce qu’il restait de son corps ? Tout ce qu’elle obtint fut une giclée de sang sur son joli visage, mais pas un seul cri, pas une larme ou quoi que ce soit d’autre qui aurait pu compenser cette rage étrange. Angy Grant, tribut féminin du district deux de son état, carrière à ses heures perdues, était morte.