Belle soirée, n' est-ce-pas ?

Mince, je pense que l'arrivée de l'autre gourdasse lui a éclairer les idées! Ces idées que j'avais pris temps de soin à mélanger, effacer, brouiller les pistes. Je faillis lâcher un juron coloré lorsqu'elle me demanda si je comptais quitter la meute de carrières... La seule manière de m'en empêcher fus de sourire d'un air amusé. Tout allait se jouer maintenant... Je marchais un peu pour trouver mes mots, en gardant toujours un œil sur Rita ; Hirondelle m'importe peu pour le moment.

"Rester avec la meute est ma meilleure chance de survie. J'ai beau savoir pêcher, on ne sait pas ou se situera l'arène... Je ne pensais pas non plus à te prendre avec moi dans la meute, je ne pense pas que les autres apprécieraient... La fille du district Un est une teigneuse..." Expliquais-je, donnant l'impression de réfléchir à voix haute.

J'espérais sincèrement que mon comportement complexe me vaudrait des admirateurs du Capitole, ceux qui veulent à tout prix savoir à quel plan je vais finalement me tenir...

"Le mot alliance est peut-être mal choisis, j'appellerais plutôt ça un facteur de chance... Je serais en permanence avec la meute, les tributs qui représentent sans doute le plus grand danger. Si ils te tombe dessus, je m'arrangerais pour que leur attention soit détournée suffisamment longtemps que pour que tu puisse t'enfuir. Si tu es en manque de nourriture, tu n'auras cas te diriger vers la corne d'abondance, je trouverais bien un moyen de te faire parvenir de la nourriture."

Je lui laissais le temps de réaliser ce que je lui offrais ; une place de choix dans ces jeux funestes. Ma soif de vie était sans doute bien supérieure à tout mon code moral... Je cessais de marcher, tournant un visage angélique vers elle. Je ne lui laissais plus guère le temps de réagir et enchainais.

"Je suppose que tu es en train d'analyser les raisons de mon geste, de te demander ce que ça pourrait me rapporter. Je me trompe? Sache alors que je me mets dans une situation très inconfortable, si les autres carrières découvre ce que je suis en train de faire ici, maintenant, je serais mort à peine le gong auras-t-il retentit..."

Tsssss... Pas conne district sept... Malheureusement, la présence de l'autre fille m'empêchait d'étaler mes cartes, quitte à y aller au chantage. Il était temps de revenir à mon rôle de tombeur. Je levais les yeux au ciel et soupirai de l'air le plus craquant que je le pus -si vous pensez que je n'aie jamais eu de petite amie qui me récitait tout ce qui était "trogon" chez moi, vous vous trompez lourdement... Je regardais l'autre intrus avant de prendre mon courage à deux mains et de m'approcher de mon pigeon porte poisse.

Une fois en face d'elle, je lui fis un petit sourire en coin, presque gêné, et passai ma main dans ces cheveux pour remettre derrière son oreille un mèche folle qui s'était égarée sur son visage. J'en profitai pour laisser mes doigts glisser sur sa joue jusqu'à son menton. Puis je retirais doucement ma main pour aller la glisser dans ma poche, comme si elle allait y enfouir quelque chose.

"Pour ne pas m'étaler sur un sujet qui m'est sensible, je dirais simplement qu'il c'est dérouler un incident dans mon passé. Un femme que j'avais à perdu la vie, et je n'ai rien pus faire pour la sauver. Elle te ressemblait beaucoup..." Lâchais-je, comme si j'avais la gorge serré. [*]

Ce n'était évidemment qu'un mensonge éhonté ; personne n'était jamais mort autour de moi ou bien de mort naturelle, de vieillesse en somme. Je n'avais encore même jamais croisé personne qui n'ai ne fus ce que ressemblance partielle avec Rita. Attendant sa réaction, je me retournai, comme si j'avais honte, et fis quelques pas pour m'éloigner.

[*Jet Baratin: réussite critique]

Bon, au moins maintenant, je pense lui avoir fournit une réponse... Elle semble y croire... Maintenant, il fallait inventer la suite. Elle me tendit inconsciemment une perche, ou bien elle essayait de me piéger... Si une fille du quatre lui avait ressemblée pendant les hunger games, ne l'aurait-elle pas remarquée toute seule comme une grande? Comme je m'étais éloigné et leurs tournait le dos, je levais les yeux aux ciel, histoire que si les caméra nous filment, tout le monde saches que je mentait presque aussi bien que je respirais. Je repris un air sérieux et me retournai.

"Non, c'était ma cousine. On s'entendait comme des frères et sœurs quand on était petit. Elle a toujours été un peu... Différentes des normes du Quatre... J'étais encore fort jeune quand elle c'est tuée... Elle était partie pêcher en mer avec un petit groupe d'adulte. Un tempête c'est déclarée et ils ne sont jamais revenu."

Je laissai un blanc, le temps qu'elle analyse ce que je venais de lui dire.

"Je suppose qu'aujourd'hui, elle te ressemblerait beaucoup."

J'imaginais déjà tout mes sois-disant amis qui s'esclaffaient devant leurs téléviseurs face à pareil mensonge. Je me demande combien d'entre eux ferra la démarche de se demander si je leurs ai déjà mentit comme ça un jour. Ils sont parfois tellement lent d'esprit! Pour dire la vérité (pour une fois) je leurs ai déjà tous mentit, et pas de manière raisonnable. Ils ont tous gobés.

[c'est un peu court, désolée... =S]

J' imagine parfaitement ce que l' on peut ressentir quand on ment. La peur d' être découvert ou la jubilation de voir l' autre foncer vers la souricière. Je ne le crois plus, maintenant. Ou plutôt j' essaie de ne plus le croire, en mettant mes derniers doutes de côté.
En admettant que Feps eût une cousine me ressemblant, il eût fallut qu' elle fut atteinte d' une maladie grave pour avoir la peau aussi pâle. S' il m' avait dit qu' elle était morte comme ça, je l' aurait crû plus facilement... Quant à déterminer s' il me ment depuis le début, j' y réfléchirai à tête reposée.

Au fait, il doit être très tard. J' ai complètement oublié la massive présence de la ville autour de nous. Malgré l' heure tardive, elle est toujours aussi scintillante et animée. Au district Sept, tous le monde dort en ce moment. Tout le monde, sauf deux familles. Dont la mienne.

Je réprime un grincement de dents. A parier que la famille de Feps ronfle sur ses deux oreilles. Après une journée chargée de pêche... Tu parles ! Ils ont de belles maisons blanches, eux !
Et il fait beau là-bas. Ils ne passent pas l' hiver à mourir de froid, comme les pauvres bûcherons infirmes, aux bras coupés par les hâches, sans travail, et dont on ne découvre les cadavres sous une épaisse couche de neige que par hasard en butant dessus...

Suffit de penser à des horreurs, j' en aurai ma claque dans pas longtemps ! Il vaut mieux me soucier du présent. Pourquoi me sentir en situation inférieure ? Cuisinons-le !

-C' est tragique. Comme si ça ne suffisait pas qu' il y ait les Jeux !
Moi, j' essaie de ne plus penser à mon district, ça fait trop mal !

Je baisse la tête comme une petite chose accablée.

Et zut. J'entends le cri qui m'appelle, assourdi par les étages. Mais il arrive à crier incroyablement fort, quand il s'y met. Je le sais, inutile de faire comme si je n'avais rien entendu, ou il viendra me chercher, ce qui serait encore pire.
Je bredouillais donc un mot d'excuse, et me forcais à nouveau à entrer dans cet horrible ascenseur.
Il me laisse à mon étage avec un bruit feutré. C'est pas humain de forcer les gens à se faire enfermer dans des boîtes si petites, et qui bougent, en plus ! En sortant, je prend une profonde inspiration, et pénètre dans la pièce où se trouve mon "mentor", prête à subir ses reproches.
En effet, elles ne tardent pas a fuser.

-"Mais où étais tu passée, nom de Dieu ? Tu penses sûrement que c'est la meilleure chose à faire, de rester dehors toute la nuit ? Tu veux attraper la mort afin d'être sûre de ne pas tenir trois minutes dans l'arène ? Bravo, intelligent ! Tu m'impressionnes, Hirondelle ! Allez, file te coucher !"

Non mais j'hallucine, il me prend vraiment pour une gamine. Quoi qu'il en soit, j'obéis sagement, et file par la fenêtre qui donne sur le couloir. Je repasse ensuite par l'ascenseur - non, je ne m'y habituerais jamais.

J'arrive avec un sourire gêné. Ils sont toujours là, évidemment. Ils ont apparemment continué leur conversation comme si je n'avais jamais été là. Danger, donc. J'espère que Rita n'aura pas cedé... je croise son regard. Mes yeux hurlent " est-ce que je peux te faire confiance ? ".

-"Excusez moi. Leger problème technique."

Désolé, minable et très tardif X)